Les pilotes de la compagnie aérienne Air Austral ont annulé leur préavis de grève, qui devait débuter demain, après avoir trouvé un accord avec la direction. Cette dernière étudie désormais la possibilité d’acquérir des Boeing 787-8 Dreamliner si un partenariat avec LAM Mozambique Airlines peut être mis au point. Prévue pour durer du 19 au 22 décembre 2014, la grève des pilotes de la compagnie réunionnaise a finalement été annulée mercredi. Selon le communiqué d’Air Austral, « après de longues discussions, la compagnie et le SNPL Alpa ont trouvé un terrain d’entente. Les propositions raisonnables faites par la Direction et acceptées par le syndicat dans le but de respecter l’équilibre économique de la compagnie ont fait l’objet d’un accord » qui n’est pas précisé, le PDG Marie-Joseph Malé soulignant « la qualité des débats et la prise de conscience et responsabilité des organisations syndicales dans un intérêt commun ». Le SNPL ALPA réclame une revalorisation salariale de 12% et la création d’une base parisienne pour les pilotes, des revendications jugées inacceptables par la compagnie : « les efforts engagés depuis 2 ans par l’ensemble du personnel ont porté et continuent de porter leur fruit », expliquait-elle à l’annonce du préavis de grève, et une base à Paris serait « contraire à l’identité et à l’ancrage réunionnais de la compagnie ». Air Austral a d’autre part dévoilé les plans d’évolution de sa flotte à l’horizon 2022, qui passera par l’acquisition de nouveaux avions pour le long-courrier. Les trois Boeing 777-300ER, « idéaux pour la desserte de Paris » selon le PDG, étaient en revanche trop gros pour la route abandonnée entre l’aéroport de Saint-Denis et Nouméa via Sydney (tandis que Bangkok est désormais desservie en 737-800 via Chennai). Une capacité de 200 à 250 sièges serait plus appropriée pour reprendre par exemple des vols directs vers la Thaïlande, et Marie-Joseph Malé a évoqué la piste du 787-8 Dreamliner – à condition qu’un accord « de partage de risque » puisse être trouvé avec LAM Mozambique Airlines, une route entre La Réunion et Lisbonne via Maputo pouvant permettre à cette dernière de retourner enfin en Europe. Une autre solution serait d’oublier Boeing et prendre des Airbus A350, d’autant que la rumeur traine toujours sur une conversion de la commande existante pour deux A380 (qui n’ont pas été mentionnés par le PDG). En revanche les A330neo seraient d’ores et déjà écartés en raison de leur date d’entrée en service trop tardive.