La grève prévue du 27 au 30 décembre chez la compagnie aérienne TAP Portugal a été annulée hier, la majorité des syndicats ayant accepté la proposition de négociations suite à l’annonce par le Président portugais d’un nouveau processus de privatisation. La compagnie nationale portugaise a confirmé le 24 décembre 2014 qu’elle assurera des opérations normales à partir de samedi, après la suspension du mouvement par neuf des douze syndicats ayant appelé à la grève. Les passagers qui le souhaitent « peuvent réinstaurer leur réservation originale s’ils le souhaitent, en fonction des disponibilités », précise TAP Portugal dans un court communiqué sur son site internet, remerciant au passage ses clients pour leur « compréhension ». Le gouvernement avait annoncé la semaine dernière la réquisition de 70% des employés, arme légale inutilisée depuis août 1997 chez TAP Portugal, mais la compagnie n’avait pas encore précisé l’impact de la grève sur ses opérations (le service minimum habituel avait été comme d’habitude ordonné par la justice lundi). Elle expliquait la semaine dernière avoir vendu 130 000 billets d’avions pour les quatre jours concernés par la grève. Le revirement des syndicats est intervenu mercredi après l’annonce du Président Anibal Cavaco Silva d’un nouveau départ pour le processus de privatisation de la compagnie de Star Alliance. Neuf d’entre eux ont accepté « les bases d'un accord sur la mise en place d'un groupe de travail dans le cadre de l'éventuelle privatisation », mais pas trois autres dont celui des PNC de TAP Portugal, dont les précédentes grèves avaient été particulièrement dures en octobre dernier et au début décembre. Le processus de privatisation avait été relancé fin novembre, l'état décidant de mettre sur le marché 66% du capital de TAP Portugal (dont 5% réservés aux employés), tout en gardant le reste pour au moins deux ans – une privatisation par paliers donc, qui survient après l’échec de sa tentative de vendre 100% du capital. Les 61% proposés aux investisseurs privés ont déjà attiré quatre candidats : l’homme d’affaires portugais Miguel Pais do Amaral, allié à l’ancien propriétaire de Continental Airlines ; le groupe espagnol Globalia (qui possède Air Europa) ; la compagnie brésilienne low cost Azul de David Neeleman ; et le Synergy Group de German Efromovich (qui contrôle Avianca-TACA et Avianca Brazil, et dont une première tentative de racheter TAP Portugal avait échoué en 2012). Rappelons que la privatisation de TAP Portugal avait été exigée par l’Union européenne et le FMI en échange du plan de sauvetage de l’économie du pays de 78 milliards d’euros lancé en 2011. Elle a dégagé l’année dernière un bénéfice net de 34 millions d’euros, en hausse pour la cinquième année consécutive. Une perspective à laquelle le PDG Fernando Pinto ne croit déjà plus pour 2014, la série de conflits sociaux ayant affecté la compagnie depuis le début de l’année lui ayant déjà coûté plus de 25 millions d’euros.