Mécontent de la façon dont est géré en Europe le « conflit » avec les compagnies aériennes du Golfe persique, le groupe IAG (British Airways, Iberia) a annoncé son départ de l’AEA (Association of European Airlines). L’AEA a perdu fin mars 2015 deux de ses plus importants membres : IAG a expliqué dans un communiqué être en désaccord « sur certains aspects politiques importants avec les autres compagnies aériennes » du groupe de lobbying basé à Bruxelles. Et pour être sûr que tout le monde a compris, il ajoute que « la libéralisation internationale de notre secteur est fondamentale pour notre croissance future, et nous ne sommes pas prêts à faire des concessions dans ce dossier essentiel ». Sont évidemment visées Air France-KLM et Lufthansa, qui avaient – ensemble - demandé dès l’année dernière à la Commission Européenne de mettre en place des « règles du jeu équitables » face à la montée en puissance des Emirates Airlines, Etihad Airways ou autres Qatar Airways accusées de bénéficier de subventions publiques « déloyales ». Il faut bien sûr rappeler que la position d’IAG est différente de celle de ses rivales européennes : le groupe fait partie de l’alliance Oneworld qui a également intégré Qatar Airways, cette dernière devenant depuis actionnaire du groupe hispano-britannique (à hauteur de près de 10%). Et la surprise n’est pas complète pour les dirigeants de l'AEA : le Président d’IAG Willie Walsh avait déjà « raté » l’année dernière à Istanbul le sommet de l’association dirigée par le CEO de Turkish Airlines, l'AEA multipliant depuis les efforts pour garder British Airways et Iberia. Plusieurs experts mettent en doute la capacité de l’association à survivre à ce clash, certains affirmant qu’IAG pourrait rejoindre l’ELFAA, association représentant les low cost européennes (dont sa filiale Vueling est membre, comme Ryanair ou easyJet entre autres)…