L’arrivée d’une aide massive après le tremblement de terre au Népal n’a pas causé que des embouteillages à l’aéroport de Katmandou : l’apparition de fissures dans la piste vieille de 50 ans a entrainé une interdiction des avions humanitaires de plus de 196 tonnes d’atterrir. Plus de 300 vols d’aides humanitaires, dont la moitié charterisés, se sont posés dans la capitale népalaise depuis le séisme du 25 avril 2015, dont le bilan a dépassé les 6000 morts. Parmi les appareils ayant atterri à l’aéroport Tribhuvan figurent par exemple un Boeing 747-400 (aide israélienne), un Iliyushin 76 de l’armée de l’air indienne ou l’Airbus A350 français. Pour la seule journée de mercredi dernier, près de 450 mouvements d’avions avaient été enregistrés selon The Hindu ; un trafic hors norme qui a eu des conséquences sur la piste, où au moins trois fissures ont été décelées. Le gestionnaire de l’aéroport n’a donc eu d’autre choix que d’interdire les avions humanitaires trop lourds, de peur que la seule plateforme internationale du pays ne devienne complètement inutilisable. Le Canada et les Etats-Unis, qui se préparaient justement à faire cela, ont demandé la suspension de l’interdiction. Parmi les vols réguliers affichés ce lundi à l’aéroport de Katmandou, qui ne sont pas touchés par cette interdiction, seuls cinq sont opérés en gros porteurs : Korean Air et Thai Airways utilisent chacune un Boeing 777, et Turkish Airlines, Qatar Airways et AirAsia X des A330. Ce n’est cependant pas la première fois que la capitale népalaise fait face à ce genre de souci : déjà en 2013, elle avait déjà dû demander aux compagnies aériennes de trouver une alternative à l’utilisation de gros porteurs suite à l’apparition de fissures dans le tarmac. Le problème est en fait devenu récurrent depuis 2011, une étude révélant que les fondations de la piste demi-centenaire sont trop faibles pour soutenir l’atterrissage à répétitions de tous ces gros porteurs.