Mauvaise passe pour l’évaluation sécurité chez Air France qui a recensé deux incidents sérieux ces dernières semaines. Le dernier, en date du 22 mai 2015, met en cause des pilotes d’un avion cargo à destination de Mexico. Le BEA va ouvrir une enquête. Les pilotes d’un Boeing 777-200F d’Air France ont été obligés de reprendre le contrôle des moteurs en pleine phase de décollage sur l’aéroport de Paris-Orly. Explication : ils ont sous-estimé le poids de l’avion cargo qu’ils devaient piloter, de 100 tonnes environ selon une source aérienne (non confirmée), soit plus d'un quart de son poids maximum au décollage. Les données erronées qu’ils avaient rentrer dans l’ordinateur de bord, ont été corrélées à la puissance des moteurs, dont la poussée s’est mécaniquement avérée insuffisante. L'équipage, qui a remarqué cette accélération lente, a immédiatement réagi en appliquant une pleine poussée. L'équipage a spontanément déclaré cet événement par ASR (Air Safety Report) et informé leurs supérieurs. Le vol s’est ensuite poursuivi jusqu’à Mexico, la direction prenant la décision de suspendre les pilotes fautifs et d’informer tous ses autres pilotes de l’incident. Le Bureau d’Enquêtes et d’Analyses ( BEA) a confirmé l’ouverture d’une enquête « à partir des éléments transmis par Air France », Air France ouvrant quant à elle sa propre enquête interne. Le précédent incident, sérieux, concerne le vol d’un B777-200ER entre Malabo en Guinée Equatoriale et Douala au Cameroun (puis Paris, sa destination finale) le 2 mai dernier. Les pilotes se sont écartés de leur trajectoire afin d’éviter des orages, s’approchant dangereusement du mont Cameroun, haut de plus de 4 000 mètres.  L'alarme "Pull up" de l'EGPWS s’est alors activée, les prévenant d’une proximité immédiate avec le sol. Les pilotes ont appliqué promptement la procédure appropriée et le vol s’est poursuivi sans autre incident. Le BEA a là encore ouvert une enquête.