Kenya Airways, qui a annoncé une perte de 230 millions d’euros, lors de son dernier exercice fiscal clos le 30 mars 2015, est au plus mal.

Kenya Airways a enregistré la pire performance commerciale sur un an pour une société privée kényane, sans oublier sa dette cumulée abyssale, qui s’élève à plus d’un milliard d’euros. En cinq mois, l’action de Kenya Airways, détenue en majorité par le gouvernement kényan et le groupe Air France-KLM (27 % pour cette dernière), a perdu 50 % de sa valeur. Ses difficultés financières s’expliquent en premier lieu par la chute des touristes vers le Kenya en raison de plusieurs attentats islamistes meurtriers qui s’y sont déroulés. « Il y a eu une réduction du nombre de touristes », a admis bien volontiers le directeur général de la compagnie Mbuve Ngunze lors d'une séance d'information à Nairobi.

Rappelons pour ne citer qu’un exemple qu’un attentat de l’université de Garissa au Kenya en avril dernier par un groupe islamiste somalien s’était soldé par un bilan dévastateur avec 152 tués. D’autres facteurs se sont joints au risque d’attentats terroristes Shabaab comme le virus Ebola qui qui l’avait contrainte à suspendre plusieurs routes vers l’Afrique de l’ouest pendant des mois. Rappelons aussi que la baisse du trafic (en raison du risque d’attentat) a coïncidé avec une ambitieuse et coûteuse politique d’expansion, grâce notamment à l’achat de huit Boeing 787-8 Dreamliner (7 étant déjà en sa possession) et le Nairobi–Paris étant sa première route desservie en Dreamliner. Sa flotte s’est ainsi enrichie au total de cinq 787-8, deux 777-300ER et trois 737-800 entre mars 2014 et mars 2015.

Kenya Airways a demandé au gouvernement un prêt de 40 millions d’euros pour répondre à ses frais de fonctionnement. Un plan de sauvetage d’un montant situé entre 500 et 600 millions de dollars pourrait lui être consacré, a même annoncé le ministre kenyan des Finances, Henry Rotich le 4 août dernier.