Kenya Airways a dévoilé des résultats semestriels fortement déficitaires, marqués par une baisse de capacité et l’immobilisation temporaire de trois Boeing 787-8 Dreamliner – soit un tiers de sa flotte long-courrier – en raison de tensions persistantes sur la chaîne d’approvisionnement mondiale et de retards de motorisation.

Sur la période janvier-juin 2025, le chiffre d’affaires a chuté de 19% à 75 milliards de shillings kényans (environ 563 millions d’euros), contre 91 milliards de shillings (683 millions d’euros) un an plus tôt. Cette baisse reflète un recul de 14% du trafic passagers et une réduction de 16% de la capacité offerte, ramenée à 6,7 milliards de sièges-kilomètres disponibles (ASK), contre près de 8 milliards l’année précédente.

Malgré une baisse des coûts d’exploitation de 10% grâce à une activité réduite, la compagnie a vu ses charges liées à la flotte bondir de 29%, en raison de la réévaluation de ses contrats de location et de l’arrivée d’un nouveau Boeing 737. Résultat : un perte opérationnelle de 6,2 milliards de shillings (env. 46,5 millions d’euros) et une perte nette de 12 milliards (env. 90 M€), à comparer avec un bénéfice net de 513 millions de shillings (env. 3,9 M€) enregistré à la même période en 2024.

« Le premier semestre 2025 a été défini par des difficultés sectorielles qui ont directement affecté notre performance, notamment l’immobilisation de trois appareils », a déclaré Allan Kilavuka, directeur général de Kenya Airways. Malgré ces vents contraires, « la demande passagers sur les routes internationales demeure soutenue, confirmant la solidité de notre marque et notre rôle stratégique pour connecter l’Afrique au reste du monde ».

Un premier Dreamliner est revenu en service en juillet, et les deux autres devraient être remis en ligne d’ici la fin de l’année. Le plan de redressement comprend la restauration de la pleine capacité long-courrier, l’optimisation des coûts et une levée de fonds stratégique afin d’assainir le bilan.

Avec environ quarante avions, dont huit Boeing 787 dévolus aux liaisons intercontinentales (Europe, Asie, Amériques), Kenya Airways demeure un acteur clé de la connectivité africaine. Mais sa trajectoire reste fragile : la compagnie n’a dégagé que de rares bénéfices au cours de la dernière décennie et dépend toujours du soutien de l’État kényan, son principal actionnaire.

Kenya Airways : l'immobilisation des 787 a creusé ses pertes au premier semestre 1 Air Journal

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