Les Etats-Unis et Cuba vont signer la semaine prochaine un accord pour reprendre le trafic aérien commercial pour la première fois en cinquante ans, ultime étape avant le lancement de dizaines de nouveaux vols réguliers quotidiens d'ici l'automne prochain, ont déclaré vendredi les responsables américains.

Le secrétaire aux Transports Anthony Foxx prévoit de se rendre à La Havane mardi 16 février pour cimenter l'accord. Sous réserve d'autres annonces importantes, ce serait l’avancée commerciale la plus significative  entre les États-Unis-Cuba depuis l’annonce fin 2014, par les présidents Barack Obama et Raul Castro d’un début de normalisation dans leurs relations après un demi-siècle de guerre froide. Il prévoit une augmentation très forte des voyages entre les deux pays,  soulignant l'objectif du président Obama de tisser des liens entre les deux pays, a expliqué Thomas Engle, secrétaire d'Etat adjoint aux Transports.

Les compagnies américaines pourront développer leur réseau à raison de 110 vols quotidiens  entre les États-Unis-Cuba - plus de cinq fois le nombre actuel des vols, opérés en charter. 20 nouveaux vols réguliers par des compagnies américaines seront à ajouter aux 10 à 15 vols charter existant aujourd’hui vers La Havane.

Près de 160 000 touristes américains ont volé vers Cuba l'année dernière, aux côtés de centaines de milliers d'Américano-Cubains rendant visite à leur famille, la plupart du temps sur des vols charter chers et chaotiques depuis la Floride.

En revanche, l’accord ne prévoit pas de vols de Cubana de Aviación, la compagnie aérienne nationale de Cuba vers les Etats-Unis. Tout simplement parce qu'aux Etats-Unis, des avocats de familles et hommes d’affaires lésés par la confiscation de leurs biens il y a plusieurs dizaines d’années à Cuba, souhaitent justement mettre la main désormais sur ces actifs cubains.

Suite à l’annonce, les compagnies américaines ont une fenêtre de 15 jours pour demander des droits de trafic sur les destinations choisies.  Ces transporteurs devront ensuite négocier avec les autorités aériennes cubaines, un processus qui devrait être finalisé à l’automne prochain, quand Obama quittera son poste de président.

De nombreuses compagnies américaines ont déjà fait part de leur intention de voler vers Cuba, sans toujours préciser les voies qu’elles comptaient ouvrir. American Airlines a  ainsi annoncé de nouveaux vols depuis Miami et « d’autres hubs d’American ». C’est d’ailleurs la plus ancienne compagnie des Etats-Unis à proposer des vols charter (depuis 1991). Elle propose actuellement 22 vols par semaine à partir de Miami vers La Havane, Camaguey, Cienfuegos, Holguin et Santa Clara. Américan Airlines vole également depuis Tampa vers La Havane et Holguin, et entre Los Angeles et La Havane.

United (qui n’opère pas de vols charter vers Cuba aujourd’hui) prévoit également la desserte de la Havane depuis certains de ses hubs majeurs incluant Chicago, Houston, Washington et Newark.

JetBlue Airways de David Neeleman, qui opère aujourd’hui des vols charter depuis New York, Tampa et Fort Lauderdale, a quant à elle annoncé une connexion depuis de « multiples villes » des Etats-Unis. Les deux autres low cost Siprit Airlines et Southwest Airlines ont également exprimé leur intérêt pour Cuba, ainsi que Delta Air Lines, a priori depuis son hub d’Atlanta vers la Havane.