Le syndicat d’hôtesses de l’air et de stewards SNPNC-FO a envoyé une lettre ouverte au Président de la République dénonçant les conditions d’emploi de la compagnie aérienne low cost Norwegian Air Shuttle, qui ouvrira une base à Paris-CDG pour lancer des vols vers les Etat-Unis. Dans sa lettre envoyée le 23 mars 2016 à François Hollande, le Syndicat National du Personnel navigant de cabine (SNPNC-FO) rappelle que la spécialiste norvégienne du vol pas cher proposera à partir de la fin juillet trois routes reliant Paris-Charles de Gaulle aux aéroports de New York-JFK, Los Angeles et Fort Lauderdale. Ces vols s’inscrivent dans le cadre de l’accord de Ciel Ouvert signé entre l’Union Européenne, les Etats-Unis, l’Islande et la Norvège, rappelle le syndicat, mais Norwegian opèrera donc des vols de 5e liberté en France « avec un système social très différent de celui de notre pays ». Il dénonce le fait que les conditions d’emploi de ses personnels navigants, pour la plupart non-ressortissant de l’UE, « sont très loin des standards européens », et qu’en outre ils seront « basés aux Etats-Unis et ne cotiseront pas à la Caisse de Retraite du Personnel Navigant de l’Aéronautique Civile ». Pour le SNPNC, il est un fait que « tout le système français est mis à mal depuis de nombreuses années par l’absence d’accord social au niveau européen », et l’arrivée d’une entreprise d’un pays ne faisant pas partie de l’Union Européenne « ne fait qu’aggraver la situation ». Alors que le président « affiche une volonté profonde de voir infléchir la courbe du chômage », le syndicat s’étonne que la France puisse autoriser Norwegian à « venir faire du dumping social » sur son territoire, conduisant « de fait à affaiblir voir faire disparaître des entreprises françaises de transport aérien » qui elles paient leurs charges en France et font travailler du personnel navigant européen. Tandis que la Norvège bénéficie du Ciel Ouvert sans avoir à « subir les contraintes d’une appartenance à l’UE », et que c’est bien le gouvernement qui par l’intermédiaire de la DGAC attribue des créneaux horaires « à une entreprise ne faisant pas partie de l’Union ». Le SNPNC-FO estime donc qu’il n’est pas admissible que « sous couvert de liberté » le gouvernement « mène à la mort tout le système social français ». Il en appelle donc à François Hollande, refusant que l’Etat « permette à des entreprises ‘moins-disant social’ de piller nos emplois ». air-journal_Norwegian PNC Long Haul