Le trafic aérien en France poursuit sa croissance avec + 1,6 %  en dépit d’un contexte peu favorable (2 jours de grève interprofessionnelle les 19 et 25 mai ainsi qu’un effet calendaire lié aux jours fériés plus défavorable qu’en 2015), tiré notamment. Fait plutôt exceptionnel, c'est  le trafic domestique (+ 3,7 %) qui tire le trafic total à la hausse, indique TendanCiel, l’indicateur mensuel du trafic aérien par la Direction générale de l’aviation civile (DGAC).

Quant au trafic international, il augmente plutôt modérément (+1,1%). Sur les cinq premiers mois de l’année, la progression du nombre de voyageurs aériens s’établit à 3,2%.

En détail, le trafic intérieur demeure très favorablement orienté particulièrement en Métropole (+4,9%)où radiales (+3,4%) comme transversales (+8,0%) s’affirment en net progrès. À l’inverse, après un très bon premier trimestre, le trafic touchant l’Outre-Mer présente quelques signes d’essoufflement (-2,2%) mais de manière différenciée selon les territoires ; si aux Antilles, le reflux s’observe sur les liaisons avec la Métropole (-4,1%), c’est au contraire sur les lignes domestiques qu’il affecte les territoires de l’Océan indien (-6,8%) et ceux du Pacifique (-10,6%).

Le trafic international enregistre en mai sa plus faible progression mensuelle de l’année (+1,0%). L’Union européenne demeure la valeur sure du marché(+4,1%) alors que tous les autres segments depuis la Métropole sont orientés à la baisse (-3,6% en moyenne). Dans ce contexte contraint, rares sont les destinations à tirer leur épingle du jeu : Sénégal (+10,7%), Espagne (+5,4%), Algérie (+5,3%), Royaume-Uni (+4,6%). À l’opposé, Turquie (-19,6%), Tunisie (-15,8%) et Japon (-14,6%) sont une nouvelle fois les liaisons touchées par la plus sévère désaffection.

Côté pavillon, si les transporteurs nationaux maintiennent leur volume d’activité (+0,2%), leurs concurrents affichent une progression beaucoup plus franche (+2,6%) grâce à leur forte percée enregistrée sur le marché intérieur (+15,8%). Au final, le différentiel de croissance en défaveur des transporteurs français tend une nouvelle fois à se réduire ce mois-ci (-2,4 points) et s’établit à 3,8 points en cumul annuel. Concernant la part de marché du pavillon tricolore, son glissement observé en cumul annuel demeure stable par rapport au mois précédent mais reste deux fois plus important en nombre de passagers (-0,8 point) qu’en mesure passagers kilomètre transportés (-0,4 point).

En termes de fréquentation, les principales plateformes ont connu en mai des fortunes particulièrement contrastées. À Paris, 8 points de croissance séparent CDG, plutôt à la peine à -1,1%, d’Orly dont l’essor atteint 6,9%. En région, si Bordeaux (+9,9%) et Lyon (+8,3%) se démarquent par leur attractivité, Beauvais (-11,7%) est encore ce mois-ci emporté par la dynamique négative qui frappe l’aéroport picard depuis novembre dernier.

Les indicateurs relatifs au retard au départ se sont fortement dégradés en mai : la proportion de vols retardés de plus d’un quart d’heure a bondi de 7,1 point pour atteindre 25,9% ; le retard moyen s’est élevé à 14,8 minutes, en hausse de 3,7 minutes. Si ces indicateurs ont effectivement culminé respectivement à 48,8% et 28,8 minutes les journées des 19 et 26 mai, ils se sont cependant également sensiblement détériorés sur le reste de la période (24,4% et 13,8 minutes).