La compagnie aérienne Turkish Airlines affiche au premier semestre une perte nette de 647 millions de dollars, affectée par le terrorisme en Turquie comme dans le reste de l’Europe mais aussi par une concurrence accrue. Toutes ses prévisions pour l’année 2016 sont revues à la baisse. Alors qu’à la même période l’année dernière elle avait dégagé un bénéfice de 406 millions de dollars, la compagnie nationale turque est passée dans le rouge au premier semestre 2016 : son chiffre d’affaires recule de -3,3% à 4,632 milliards de dollars, et le résultat opérationnel passe de +238 à -377 millions de dollars. Turkish Airlines précise que son trafic sur les six premiers mois de l’année est en hausse de +4,4% à 34,4 millions de passagers (+5,9% sur les lignes intérieures, +3,2% à l’international). Le trafic en RPK a gagné +7,8%, mais sur des capacités en SKO en hausse de +14,1% ; le coefficient d’occupation baisse de 4,3 points à 73,7%. Seul point positif, le fret a enregistré au premier semestre une hausse de +9,0% par rapport à 2015. La baisse du rendement est expliquée par Turkish Airlines par le terrorisme quia en particulier affecté la demande locale, en plus de l’instabilité économique et politique en Europe et dans le pays, mais aussi par l’ouverture de nouvelles routes, le prix toujours bas du carburant et l’augmentation des capacités. Mais elle a commencé à transférer une partie de ses efforts vers le trafic de correspondance, qui a augmenté dans sa base à l’aéroport d’Istanbul-Atatürk de +16,9% par rapport au premier semestre 2015. La gestion des capacités inclura une baisse de fréquence ou de taille d’avion sur les routes les moins rentables, mais les nouvelles routes « touristiques » vers les Seychelles, Cuba, Hanoi, Bogota ou le Panama « devraient l’aider pendant l’hiver ». Les perspectives pour l’année entière ne sont guère optimistes pour Turkish Airlines : un trafic de 63,4 millions de passagers, charters et pèlerinages compris (elle en espérait 72,4 millions), les plus fortes hausses de capacité devant être vers les Amériques et l’Afrique (26% et 23% respectivement), loin devant la Turquie (9%) ou l’Europe (4%). Ses revenus devraient être limités à 9,5 milliards de dollars (12,2 milliards espérés), et un recul de la recette unitaire entre 5% et 7% est attendu. Le coefficient d’occupation devrait tourner autour de 73%, contre 78% en 2015 ; et le cargo progresser de 13%.