Profitant des déboires d’Airbus confronté à des retards de livraison, la compagnie aérienne du Qatar a annoncé vendredi une commande pour 100 avions, dont 30 787-9 Dreamliner et 10 777-300ER.

Aux 40 long-courriers d’une valeur de 11,7 milliards de dollars au prix catalogue, s’ajoute une lettre d’intention pour 60 Boeing 737 MAX, d’une valeur au prix catalogue de 6,9 milliards de dollars. Les dates de livraison ne sont pas précisées par Boeing. Pour rappel, la flotte passagers de la compagnie de Doha possède déjà 30 787-8, 34 777-300ER et 9 777-200LR.

Les relations de Qatar Airways avec Boeing ont été renouées en 2006, avec depuis de nombreux jalons posés à leur partenariat, se réjouit le communiqué de Boeing. La compagnie aérienne a été ainsi la première à utiliser le 787 au Moyen-Orient et est le client de lancement du 777X. Avec l'engagement pour les 60 737 MAX 8, ce seront les premiers avions à couloir unique de Boeing à rejoindre la flotte de Qatar Airways en plus de 15 ans. Qatar Airways possède aussi 30 A320neo et 16 A321neo en commande, et côté long-courriers, 11 A350-900 (et 32 restant à livrer) sans oublier 37 A350-1000 à venir.

Akbar al-Baker, le patron de Qatar Airways, a profité de l’occasion pour planter ses banderilles sur le dos d’Airbus, indiquant lors d’une conférence de presse que sa compagnie avait opté pour « l’une des plus grosses commandes de son histoire » avec le constructeur aéronautique américain pour répondre à son objectif de développement mais aussi en raison des « difficultés en cours » d’Airbus  en termes de livraison d’appareils. Il est vrai que les frictions entre Qatar Airways et Airbus n'ont cessé de s'alimenter. Qatar Airways avait ainsi déjà refusé de prendre livraison d’un A320neo en raison de difficultés moteurs de Pratt & Whitney, laissant sa place de compagnie de lancement du neo  à Lufthansa. Elle s’était également plainte du calendrier de livraison en retard pour l’A350, (cette fois en raison des retards de l'équipementier de sièges d’avions français Zodiac Aerospace). Airbus`a depuis réagi en mettant au pied du mur Zodiac et en essayant d’adapter ses chaînes de fabrication avec l’instauration d’heures supplémentaires, pour envisager maintenir la production d’A350 en 2016 à son objectif initial, soit 50 exemplaires.

Connu pour son son pointillisme exacerbé voire son intransigeance, le patron de Qatar a cependant affirmé à l’agence AFP qu’il ne remettrait pas en cause les engagements d’achats contractés auprès d’Airbus.

Y a-t-il un rapport de cause à effet ? Mais rappelons aussi que Washington vient juste de donner  son feu vert à la vente des  avions de combat F-35 de Lockheed Martin, ce après deux ans de tergiversation en raison de l'opposition des Israéliens.