La compagnie aérienne Etihad Airways a reçu le feu vert de sa maison-mère pour créer un « grand groupe européen d’aviation de loisirs » en coentreprise avec TUIfly et le groupe Air Berlin. Quinze jours après l’accord du TUI Group, le conseil d'administration d'Etihad Aviation Group (EAG) a approuvé le projet Blue Sky de créer un groupe européen d'aviation de loisirs, disposant d’une flotte d'environ 60 avions et offrant 15 millions de sièges par an « pour relier les principaux marchés touristiques européens ». La transaction envisagée reste soumise aux approbations des organismes de réglementation de l'aviation et des autorités antitrust, souligne le communiqué du 6 décembre 2016; elle inclut un accord pour la filiale d’EAG Etihad Investment Holding Company LLC (Etihad) pour acquérir les 49,8% de parts détenues indirectement par Air Berlin dans sa filiale autrichienne NIKI (pour environ 300 millions d’euros selon la compagnie allemande). A la clôture de la transaction, Etihad versera immédiatement les parts dans NIKI au nouveau groupe européen, « et ne contrôlera pas ou ne deviendra pas un actionnaire majoritaire de NIKI ». Le groupe TUI apportera sa filiale TUIfly GmbH à l'entreprise commune, y compris les 14 appareils actuellement exploités par TUIfly pour Air Berlin dans le cadre d'un contrat de location. TUI AG détiendra 24,8% des actions de la joint venture, et Etihad détiendra une participation de 25%. Les 50,2% restants resteront détenus par la fondation privée NIKI Privatstiftung. Le nouveau groupe aérien de loisirs, dont le siège social est à Vienne, devrait commencer ses activités en avril 2017, au début de la saison estivale. Il desservira « un large réseau de destinations en provenance d'Allemagne, d'Autriche et de Suisse », et en particulier des aéroports de Hanovre, Berlin, Düsseldorf, Cologne, Francfort, Stuttgart, Munich, Nuremberg, Baden-Baden, Hambourg, Bâle-Mulhouse et donc Vienne. Ses marchés clés comprendront « les Baléares, les Canaries, l'Espagne continentale et la Grèce ». Le communiqué précise encore que la joint venture sera « soutenue par l'expertise d'Etihad Aviation Group, le groupe d'aviation à la croissance la plus rapide au monde, et TUI Group, l'entreprise touristique leader dans le monde, axée sur les hôtels et les croisières ». Elle sera en mesure d'exploiter « les synergies et les économies d'échelle » accessibles par la mini-alliance Etihad Airways Partners et le groupe TUI, afin d'assurer « une structure aérienne simplifiée et des coûts de production compétitifs ». Selon le CEO d’Air Berlin Stefan Pichler, cette coentreprise est « une étape décisive de notre nouvelle stratégie. L’opération va simplifier nos affaires, réduire notre exposition aux destinations saisonnières, et améliorer notre situation financière ». Et il précise que sa compagnie se transforme progressivement en « une compagnie focalisée sur l'apport de trafic intérieur et européen vers les deux hubs long-courriers à Berlin et Düsseldorf » (où elle conserverait huit routes vers Abou Dhabi, les USA et les Caraïbes). Air Berlin devrait céder certaines routes à NIKI, notamment vers l'Afrique du Nord, la Turquie et l'Europe du Sud ; elle échangera aussi ses 21 Airbus A321 contre douze A320 et cinq A319 opérés par sa filiale autrichienne.