La compagnie aérienne Alitalia a mis fin aux discussions portant sur un investissement à hauteur de 49% du capital d’Air Malta, l’état actuel du transport aérien n’étant « pas idéal » pour une transaction de ce genre. Huit mois après avoir signé un protocole d’accord et lancé un audit « avec la possible intention de devenir actionnaire à hauteur de 49% » de la compagnie nationale maltaise, Alitalia a renoncé. Dans un court communiqué commun du 13 janvier 2017, la compagnie italienne et Air Malta expliquent qu’elles ont « décidé conjointement de mettre fin aux négociations » ; elles sont d’accord pour considérer que « le paysage changeant de l’industrie n’est pas idéal pour une telle transaction », et que chacune se concentrera « sur les défis d’aujourd’hui sans former de partenariat ». Les compagnies aériennes précisent qu’elles continueront toutefois à collaborer commercialement, en particulier via l’accord de partage de codes lancé le mois dernier. Ce renoncement n’a surpris personne, Alitalia restant déficitaire. La deuxième phase de son plan de restructuration a été approuvée fin décembre mais n’est toujours pas détaillée ; on sait déjà qu’elle va entrainer de drastiques réductions des coûts. Et que son modèle va changer selon les axes suivants : développement poussé du réseau long-courrier ; réaménagement du réseau monocouloir ; réduction des coûts et amélioration de la productivité « en fonction des concurrents » ; réévaluation des accords de coentreprise (c’est déjà fait avec Air France-KLM NDLR) ; approfondissement des partenariats aériens existants et recherche de nouvelles relations commerciales ; génération de revenus additionnels en tirant parti des récents investissements importants dans la technologie ; et enfin, réduction des effectifs pour créer « la bonne taille, la bonne forme » pour l'entreprise. Ce dernier objectif permettra à Alitalia de « fonctionner efficacement dans un environnement hautement concurrentiel, tout en minimisant les licenciements et en maximisant la productivité ».  Les discussions avec des compagnies étrangères susceptibles d’investir dans le capital d’Air Malta vont donc reprendre, sans que l’on sache si Etihad Airways, le favori de 2016 selon la presse locale, est intéressée (rappelons qu’elle est déjà actionnaire d’Alitalia à hauteur de 49%). La compagnie maltaise opère aujourd’hui une flotte de huit avions (six Airbus A320 et deux A319) vers une quarantaine de destinations, parmi lesquelles Paris (CDG et Orly), Lyon, Marseille ou Genève. Son accord de partage de codes avec Alitalia porte depuis décembre sur 30 routes opérées par cette dernière depuis Rome (22 dont celles vers Paris-CDG, Nice ou La Valette) et Milan-Linate principalement ; en échange, la compagnie italienne peut proposer les lignes d’Air Malta entre sa base de La Valette et Rome, Linate, Catane et Palerme.