Le directeur général de la compagnie aérienne Air France a envoyé un courrier aux pilotes pour tenter de les convaincre des bienfaits du projet Boost de filiale à coûts réduits, à une semaine ses résultats du référendum lancé par le SNPL. Dans des extraits publiés le 6 février 2017 par Le Figaro, Franck Terner rappelle les concessions déjà faites aux pilotes, en particulier sur le contrat unique avec les règles d'utilisation et de rémunération d'Air France. « J'ai accepté cette condition car j'ai compris qu'elle était essentielle pour y arriver », souligne le dirigeant qui déclare aux PNT : « vous n'avez qu'à y gagner, à commencer par la croissance ». Il soutient en effet que renoncer au projet Boost revient à renoncer à cette croissance « et à toutes les conséquences positives qu'elle emportera pour vous après des années de stagnation ». Reconnaissant que toute l'entreprise, « y compris les pilotes, a fait et continuera à faire des efforts », Franck Terner résume le choix des pilotes à « donner un avenir à Air France dans un cadre clair et protecteur pour vous, et à rétablir la cohésion et la confiance au sein de l'entreprise » - dont le projet stratégique s’appelle justement Trust Together. La direction d’Air France a également promis selon l’Express qu’elle « favorisera les avancements de carrière » et permettra de porter les effectifs à environ 4050 pilotes en 2020 contre 3715 aujourd'hui, via « l’embauche d'environ 200 pilotes par an » ; cela bien sûr en échange de gains de productivité avec des efforts pour la création de la nouvelle filiale « mutualisés sur l'ensemble des pilotes ». Un dispositif d’intéressement supplémentaire sera en outre mis en place. Le directeur général d’Air France regrette aussi la tournure du référendum organisé jusqu’au 13 février par le SNPL Air France ALPA, principal syndicat de pilotes, la question posée étant selon lui « malheureusement incomplète et formulée de telle sorte qu'elle peut vous inciter à rejeter la création de la nouvelle compagnie ». Histoire de ne pas laisser passer « une opportunité qui ne se représentera plus », il s’engage à communiquer aux pilotes « les informations qui vous permettront de vous positionner en toute connaissance de cause ». Rappelons que cette question est : « approuvez-vous l'externalisation d'une partie de l'activité et de la flotte long et moyen-courrier d'Air France dans une nouvelle structure ». Le projet Boost doit décoller cet automne pour le moyen-courrier (18 monocouloirs en 2020), et à l’été 2018 en ce qui concerne l’activité long-courrier qui devrait disposer en 2020 de dix Airbus A350-900. Air France-KLM présentera ses résultats financiers annuels le 16 février ; les analystes tablent sur un profit autour d’un milliard d’euros, qui devrait rendre plus compliquées encore les négociations avec toutes les catégories de personnel. Y compris les hôtesses de l’air et stewards d’Air France, qui attendent le résultat des négociations chez les pilotes pour discuter de leur nouvel accord d’entreprise – l’accord temporaire signé en octobre arrivant à échéance fin février. Or le projet Boost prévoit des PNC recrutés avec des salaires inférieurs à ceux d’Air France – ce que le syndicat SNPNC-FO appelle une déclaration de guerre…