Le Conseil du SNPL, syndicat majoritaire chez les pilotes de la compagnie aérienne Air France, a rejeté le projet d’accord sur la création d’une nouvelle filiale à bas coûts, demandant la poursuite des négociations malgré le résultat de son référendum. Réuni le 22 février 2017, l’équivalent du parlement du SNPL a formellement rejeté « la proposition de texte » ouverte à la signature jusqu’à vendredi, et demandé au Bureau (l’exécutif du syndicat) de « poursuivre les négociations ». La motion dont des extraits sont publiés dans Le Parisien justifie cette décision sans surprise par « un risque juridique inhérent au montage proposé », de « multiples insuffisances » du projet et « l'importance d'arriver à un accord sur la création d'une filiale d'Air France ». Cette dernière avait fait l’objet d’un référendum par le SNPL, une large majorité des 3700 pilotes de la compagnie nationale interrogés se prononçant en sa faveur (58,1%). Un résultat contraire à la position du syndicat, qui dénonçait immédiatement après le résultat du vote l’absence de garanties dans le projet de texte présenté par la direction, concernant notamment l’équilibre d’activité avec KLM ou les efforts de productivité demandés aux pilotes. Le Bureau du SNPL avait prévenu lundi que si le référendum a « clarifié » le périmètre d’engagement des pilotes dans un projet de développement, il n’est « aucunement un blanc-seing donné au texte proposé unilatéralement par la direction ». Celle-ci avait signalé que la date limite pour la signature de son projet d’accord, le 24 février, serait repoussée si besoin. Air France espère lancer le premier vol moyen-courrier du projet Boost à l’automne 2017, avec des Airbus de la famille A320 dont le nombre sera limité à 18 ; ses vols long-courrier doivent voir le jour pendant la saison été 2018, en A340 qui seront remplacés l’année suivante par des A350 (10 appareils long-courrier au maximum). Le projet d’accord précise que les pilotes voleront aux mêmes conditions que ceux de la maison-mère, alors que les PNC seront recrutés avec des contrats de travail nettement moins avantageux – ce qui provoque la colère de leurs syndicats.