La compagnie aérienne Air France poursuit les négociations avec les pilotes d’une part et les hôtesses de l’air et stewards d’autre part, malgré l’interruption causée hier par une partie des salariés en grève sur les salaires, et une manifestation des PNC toujours opposés au projet Boost. Les négociations avec le syndicat de pilotes majoritaire SNPL Air France ALPA ont repris lundi 6 mars 2017 chez la compagnie nationale française, qui tente de les convaincre sur le projet Boost de filiale à coûts réduits, mais aussi sur les économies programmées avec un gain de productivité de 7,5% sur cinq ans. Cette semaine a été qualifiée de « décisive » si Air France veut lancer Boost à l’automne, l’accord du SNPL étant obligatoire statutairement puisque la filiale utilisera des avions de plus de 110 places (Airbus A320 sur le moyen-courrier, A340-300 puis A350-900 sur le long-courrier). Rappelons que l’équivalent du parlement du SNPL a formellement rejeté « le projet d’accord » sur Boost, justifiant sa décision par « un risque juridique inhérent au montage proposé » (un affrètement par la compagnie des avions de la nouvelle compagnie), et de « multiples insuffisances » du projet. Boost avait fait l’objet d’un référendum par le SNPL, une large majorité des 3700 pilotes de la compagnie nationale interrogés se prononçant en sa faveur (58,1%). En plus de Boost, le SNPL veut discuter sur la protection du périmètre d’activité du moyen-courrier Air France, mais aussi sur l’équilibre de la croissance entre Air France et KLM. Un protocole d’accord signé à la fin de la semaine permettrait à la compagnie de l’alliance SkyTeam de présenter le projet en CCE le mois prochain, et d’envisager une commercialisation des vols Boost dès le mois de juin pour des vols moyen-courrier décollant fin octobre (le long-courrier est prévu à l’été 2018). D’ici l’automne, elle devra acquérir le certificat de sa nouvelle filiale (CTA) qui utilisera les créneaux de vol d’Air France, et lancer le recrutement de PNC hors du groupe. Selon Les Echos, Boost s’installera au bout du Terminal 2F de l’aéroport de Paris-CDG ; sa marque serait dévoilée en mai. Les hôtesses de l’air et stewards justement n’entendent pas respecter ce calendrier : les syndicats SNPNC-FO et Unsa-PNC représentant 46% des PNC d'Air France ont appelé à trois jours de grève du 18 au 20 mars pour protester contre les efforts de productivité demandés par la direction et contre Boost dont ils demandent l’annulation. Un appel à la grève intervenu deux jours après la fin des négociations portant sur le futur accord collectif des PNC, qui avaient été boudées par les deux syndicats. Ces PNC ont eux aussi manifesté hier, demandant notamment « une augmentation générale des salaires de 5% » pour mettre fin au gel qui dure depuis 2011. Air France a d’autre part début hier les négociations annuelles sur les salaires (NAO, négociation annuelle obligatoire), discussions ont été interrompues par quelques centaines de manifestants CGT et FO représentant des salariés en grève, pour demander des hausses de salaires et dénoncer l’augmentation de 17% de l’enveloppe de rémunération du COMEX. Un syndicaliste FO expliquait sur France Info que « nos 14 dirigeants se goinfrent en ce moment et il y a une forme d'indécence vis-à-vis des autres salariés de l'entreprise ». L’envahissement s’est terminé au bout d’une heure, sans incident. La NAO doit durer jusqu’à vendredi.