Une large majorité des salariés de la compagnie aérienne Alitalia a selon la presse locale voté contre le projet d’accord présenté par la direction et les syndicats, prévoyant 1700 suppressions de postes et des réductions de salaires. Les actionnaires devraient refuser toute nouvelle injection d’argent, une mise sous administration spéciale étant prévue pour six mois avant une possible liquidation.   Selon des syndicats cités par la presse dans la soirée du 24 avril 2017, près de 90% des 12.500 salariés de la compagnie nationale italienne ont voté dans le référendum sur le projet d’accord dévoilé la semaine dernière, et deux-tiers l'ont rejeté. « La colère des salariés a gagné », a déclaré le secrétaire général du syndicat Fit-Cisl Antonio Piras, même si le projet présenté était moins dur que ce que prévoyait initialement le plan de restructuration d’Alitalia (2037 suppressions de postes et des baisses de salaires de 30% pour les navigants). « Ce nouveau plan ne sert à rien », a déclaré dans La Stampa un pilote de ligne selon qui la situation aurait été la même « dans neuf mois » si le project d’accord était avait été accepté. Dans un communiqué commun, d’autres syndicats ont évoqué un « vote douloureux, mais déterminé contre une entreprise qui, jusqu'à présent, a peu contribué à résoudre ses problèmes », avec l’espoir que gouvernement et actionnaires pourront trouver une autre solution et éviter le pire. Le gouvernement italien a pourtant été clair : il n’interviendra pas pour permettre la survie d’Alitalia. Alitalia a convoqué son Conseil d’administration ce mardi « pour une évaluation du résultat négatif de la consultation », la suite des évènements devant y être décidée : soit se mettre sous tutelle gouvernementale pour six mois, avec un commissaire nommé qui devra concevoir un nouveau plan de sortie de crise, soit convaincre les actionnaires de remettre la main à la poche. Mais ces derniers, dont Etihad Airways (49% du capital) et les banques UniCredit et Intesa Sanpaolo, avaient conditionné à l’acceptation par les salariés du projet d’accord une injection d’urgence de 400 millions de dollars dans le capital de la compagnie exsangue. Rappelons que le pan prévoyait une réduction de salaire de 8% pour les navigants. Les pilotes en particulier se verront proposer des primes de départ à la retraite anticipés, mais l’effort de productivité pour les navigants est lui revu à la hausse : 369 millions d’euros sur cinq ans, soit 110 millions de plus qu’initialement annoncé. Les jours de repos sont particulièrement visés, 12 étant supprimés pour un total annuel de 108.