Le gouvernement indien est sur le point de donner son feu vert à la privatisation de la compagnie aérienne Air India, qui affiche une dette de près de 8 milliards de dollars. Une décision est attendue la semaine prochaine, la low cost IndiGo s’étant déjà déclaré candidate. Après des semaines de rumeurs, la privatisation de la compagnie nationale indienne est sur le point d’être officialisée, 69 ans après sa nationalisation : le gouvernement de Narendra Modi a annoncé le 28 juin 2017 la création d’un groupe de travail chargé d’organiser la vente des parts de l’Etat dans Air India (sans en préciser le pourcentage), le ministre des Finances Arun Jaitley ajoutant qu’une « proposition émanant du ministère de l'aviation civile a reçu une approbation de principe à un désinvestissement ». Selon le ministre de l’Aviation civile Jayant Sinha cité par le Financial Times, le « processus de transformation en cours chez Air India inclut un changement de gouvernance, l'amélioration des performances de la flotte et des changements d'actionnaires » ; il espère que cela permettra « à Air India et à l'industrie indienne de l'aviation de bien se positionner pour l'avenir ». Avant de préciser que le nom Air India « a une valeur sentimentale et économique », alors qu’éclate un micro-débat sur le maintien ou pas de ce nom par le futur acheteur. Quelques heures après l’annonce, la low cost IndiGo s’est portée candidate à la reprise de la compagnie de Star Alliance : son président Aditya Ghosh a mis en avant un besoin de nationalisme face aux compagnies du Golfe et d’Asie du sud-est qui représentent une grande partir du trafic international en Inde, ainsi que sa propre présence sur le marché intérieur (39 destinations). Mais il a aussi argué selon FirstPost que sa low cost est « la mieux placée » pour acheter Air India en raison justement de la présence de cette dernière sur le marché international ; IndiGo ne propose à ce jour que sept destinations à l’étranger dont Bangkok, Singapour, Dubaï et Doha. La lettre du dirigeant au gouvernement souligne que la low cost est constamment bénéficiaire, contrairement à Air India qui en est à dix années de pertes consécutives, et qu’il se porte candidat à un rachat partiel ou total d’Air India (y compris sa filiale Air India Express). Fondée en 1932 sous le nom Tata Airlines, la compagnie a été nationalisée en 1948 sous le nom Air India ; elle fut la première compagnie asiatique à utiliser des jets (un 707 en 1960), et « la première au monde à n’utiliser que des jets ». Sa fusion avec Indian Airlines a été finalisée en 2006. Aujourd’hui elle propose 69 destinations intérieures (3e en parts de marché derrière IndiGo et Jet Airways) et 39 internationales, desservies avec une flotte de 116 avions. Après avoir lancé cinq routes intercontinentales en 18 mois, Air India va inaugurer des liaisons vers Washington le 7 juillet, Stockholm le 16 aout et Copenhague le 16 septembre. Elle dispose pour le long-courrier de 23 des 27 787-8 Dreamliner commandés, quatre 747-400, trois 777-200LR et douze 777-300ER ; elle attend les livraisons de sept 787-9 qui seront pris en leasing et trois 777-300ER supplémentaires (sans oublier 7 Airbus A320neo sur 14 commandés). Rappelons qu’elle propose en France un vol quotidien entre Delhi et Paris-CDG, accessible depuis 19 villes de province grâce à l’offre TGVair.