Un collectif de pilotes de la compagnie aérienne Air France a décidé, faute d’avoir pu rénover le dialogue social dans l'entreprise, d'y créer une section syndicale au sein du Syndicat des Pilotes de Ligne (SPL) affiliée à la CFDT. Le collectif créé en septembre 2015 et comportant 230 pilotes regroupés en association loi 1901, désormais transformé en syndicat, explique dans un communiqué du 6 juillet 2017 qu’il a « tenté depuis des mois de rénover le dialogue social à Air France », faisant des propositions « sur le droit d’expression des salariés, sur la fiabilisation des informations qui sont délivrées aux salariés et sur une charte de bonne conduite pour sortir du schéma traditionnel : "la Direction impose, les syndicats s'opposent" ». Ces propositions ont été soutenues « par de très nombreux pilotes d’Air France » mais n’ont été retenues ni par l’entreprise ni par les organisations syndicales en place – à l’exception de la seule la CFDT. La CFDT « s'étant engagée à défendre la spécificité catégorielle des pilotes de ligne », il a donc été décidé d’ouvrir la section Air France au sein du SPL qui lui est affilié, « afin de tenter débloquer l'entreprise du carcan dans lequel elle est enfermée tant par la Direction que par les organisations professionnelles ». L’immobilisme n’est plus possible pour la survie de l’entreprise Air France « face aux différentes concurrences déjà existantes et des nouvelles à venir », déclare le syndicat qui dit être déjà représentatif dans les entreprises Aigle Azur, HOP! et Corsair et « également implanté » chez Transavia France, Air Caraïbes et Air Austral. Pour ces pilotes Air France « attachés » à leur entreprise, « il est urgent d’agir ». Le syndicat des Pilotes de ligne et la section SPL Air France donnent comme profession de foi « la volonté de faire du syndicalisme autrement par une véritable démarche de co-construction des réformes en donnant la parole aux salariés » ; ils comptent également « initier une politique inter-catégorielle et Groupe Air France sur tous les sujets stratégiques et transverses ». Ce collectif s’était manifesté en février dernier, après le rejet du projet d’accord sur Boost par le SNPL. Constatant que les pilotes avaient voté oui alors que leurs syndicats militaient pour le non, il en tirait la conclusion tout d’abord qu’il y a un  problème « incontestable » de représentativité syndicale ; que la participation au référendum prouve que les pilotes « veulent être acteurs de leur avenir » ; et que vu « les premières réactions des bureaux syndicaux », il reste du chemin à parcourir afin de finaliser un accord sur le projet de filiale à coûts réduits, et qu’il sera « difficile de le faire évoluer » au fil des années dans un secteur aérien très concurrentiel et en constante évolution. Le collectif rappelait alors que le droit d’expression directe des salariés est prévu par le code du travail, et est désormais « facilement accessible grâce aux outils digitaux » - recommandant en clair d’outrepasser les syndicats quand ils semblent s’opposer au sentiment d’une majorité des salariés…