Un syndicat minoritaire de PNC de la compagnie aérienne Air France appelle dès demain à une grève illimitée contre la création de la nouvelle filiale Joon, tandis qu’un autre chez les pilotes a déposé un préavis du 9 au 12 septembre. Le SNPL a marqué sa rentrée en s’inquiétant du silence de la direction face au sort réservé aux pilotes de HOP!. Aucune perturbation de vols n’est pour l’instant prévue par la compagnie nationale française le 1er septembre 2017, premier jour de la grève illimitée annoncée par le syndicat d’hôtesses de l’air et stewards CFTC PNC Groupe Air France. Le syndicat compte mener son mouvement jusqu’à l’obtention d’un accord de garantie PNC d’une durée minimum de cinq ans, plutôt que l’accord à durée indéterminée actuel qui peut être dénoncé par la direction et ne serait alors appliqué que pendant une période de 15 mois. « Air France pourrait alors transférer d’autres lignes moyen ou long-courrier vers Joon, impactant à nouveau notre activité interne et à terme notre caisse de retraite », indique le syndicat qui s’est toujours opposé au lancement de cette « compagnie parallèle ». Chez les pilotes de la compagnie de l’alliance SkyTeam, la première grève est annoncée du 9 au 12 septembre par le SPAF (21% des voix), qui demande entre autres une revalorisation salariale et le retour des 12 jours de repos supprimés dans le cadre de Trust Together. Le syndicat majoritaire, le SNPL, s’est lui manifesté mardi en déplorant « l'absence de réponse » de la direction d’Air France à la situation de dizaines de pilotes de la filiale régionale HOP!, « empêchés de rejoindre la compagnie phare malgré un succès aux tests d'entrée ». Une réunion est prévue ce jeudi entre la section SNPL HOP ALPA et la direction pour évoquer le cas des 140 pilotes ayant déjà passé avec succès les sélections Air France mais qui se voient « dénier le droit de postuler », affirmait hier le président du SNPL Philippe Evain dans le Figaro. Rappelons qu’après une grève de six jours en juillet, le syndicat avait menacé de déposer un nouveau préavis pour la même durée, le problème de la fatigue en raison du sous-effectif estimé à 75 pilotes n’ayant toujours pas été réglé. Air France avait signé en 2014 un accord prévoyant qu’un tiers des embauches de pilotes serait réservé à ceux de HOP, un avenant en mars dernier précisant un transfert minimum annuel de 47 pilotes « dont 36 avant le 31 octobre » selon M. Evain qui dénonce son non-respect. Mais la croissance du trafic passager a obligé HOP! à louer des avions supplémentaires et à annuler des vols cet été, et elle veut donc retarder le départ de ses pilotes vers la maison-mère. Le SNPL dit avoir proposé à Air France de « trouver des volontaires pour retarder leur départ » contre une indemnisation et des « garanties d’embauche », sans réponse à ce jour. Selon le SNPL HOP ALPA, la filiale régionale devrait perdre 50 millions d’euros en 2017, dont 15 millions directement liées aux grèves menées depuis le début de l’année.