La compagnie aérienne Air France a signé un 5e accord avec les syndicats en faveur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, et lancé un réseau interne Women for Tomorrow pour les employés qui désirent s’engager. Le SPNL dénonce pourtant l’inégalité des salaires en cas d’inaptitude à voler.

A l’occasion de la journée internationale du droit des femmes le 8 mars 2018, Air France annonce la signature de son cinquième accord triennal en faveur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, réaffirmant ainsi « son engagement dans la durée ». Quatre priorités sont à l’ordre du jour : la mixité des métiers, les parcours professionnels et l’accès des femmes aux postes à responsabilité, la parentalité, et la lutte contre le sexisme et les stéréotypes. Cet accord intercatégoriel a été conclu pour trois ans avec cinq organisations syndicales représentant plus de 90% des voix aux élections professionnelles, souligne la compagnie aérienne dans son communiqué. Les mesures adoptées concernent l’ensemble des salariés d’Air France, navigants ou personnels au sol. En plus de renouveler et de renforcer des mesures et des dispositifs déjà mis en place avec succès dans l’entreprise, cet accord introduit de nouvelles avancées liées :

–    à la parentalité, telles que l’allongement du congé paternité, favorisant le partage des tâches familiales, un accès plus facile au télétravail pour les femmes enceintes qui le souhaitent quel que soit leur poste (sol, PNC, Pilotes), la prise de congés facilitée pour les salariés en procédure d’adoption ou encore l’aménagement des conditions de travail pour les femmes souhaitant allaiter leur enfant ;

–    aux différences salariales avec une évaluation plus ciblée des écarts salariaux qui demeureraient encore pour travailler à leur réduction ;

–    à la mixité dans tous les métiers et tous les niveaux hiérarchiques et la lutte contre le sexisme et les stéréotypes de genre à travers de nombreuses initiatives telles que des partenariats avec des associations favorisant l’accès des jeunes filles à des professions techniques ou encore des actions de sensibilisation et de communication autour de l’égalité professionnelle.

Cet accord s’inscrit « dans la démarche globale de l’entreprise pour faire progresser son expérience salarié, dans un dialogue social constructif ». Dans ce cadre de nombreuses initiatives sont menées dans divers domaines et notamment pour favoriser la mixité, l’égalité professionnelle et l’engagement de tous les salariés.

Air France a en outre dévoilé hier son réseau interne “Women For Tomorrow“, ouvert à tous les salariés qui souhaitent s’engager pour l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, la mixité des métiers et la diversité. Ce réseau a été officiellement lancé lors du Women’s Morning, un événement interne organisé par la compagnie pour débattre de questions liées au Digital et à sa capacité à devenir un levier pour l’égalité, en présence de nombreux intervenants parmi lesquels Axelle Lemaire, ancienne secrétaire d’État chargée du numérique. Ouvert aux femmes et aux hommes de l’entreprise, Women For Tomorrow « fait écho à la politique volontariste d’Air France en matière d’égalité, de mixité et de diversité » ; le réseau a vocation à représenter tous les métiers d’Air France, vient renforcer ce cadre réglementaire. Ses missions sont de :

– renforcer la prise de conscience des problématiques liées aux questions d’égalité,
– être un réseau d’influence,
– animer des groupes de réflexion et proposer des actions concrètes et innovantes,
– œuvrer pour dynamiser la progression des femmes dans l’entreprise,
– proposer un lieu d’échanges, de partage, de conseil et de solidarité,
– interagir avec les réseaux de femmes d’autres entreprises.

Ces déclarations n’ont pas été bien accueillies par le syndicat de pilotes SNPL Air France, selon qui la compagnie persiste dans la « discrimination des femmes pilotes ». Gilles Gateau, Directeur des Ressources Humaines, a selon son communiqué « choisi d’officialiser » jeudi « son refus de rémunérer une femme pilote ayant perdu son aptitude médicale à voler pour raison de grossesse, de la même façon qu’un homme qui serait inapte au vol pour raison médicale ». Le différentiel de rémunération subie est de 25% selon le syndicat, qui « malgré ses demandes répétées » n’a pas obtenu de la Direction des Ressources Humaines la suppression de cette « discrimination manifeste ». En conséquence, le SNPL ne signera pas le nouvel accord égalité femmes / hommes présenté ci-dessus par la direction d’Air France.