En cette nouvelle journée de grève à l’appel d’une intersyndicale, la compagnie aérienne Air France prévoit d’assurer 75% de son programme de vols, dont 70% de ses vols long-courriers, 70% de ses vols moyen-courriers au départ et vers Paris-CDG et 80% de ses vols court-courriers, Paris-Orly et province. Les vols opérés par la filiale régionale HOP! ne sont pas affectés.

Le trafic de la compagnie nationale française ce 23 mars 2018 devrait être moins affecté que lors de la précédente grève en février, même si des retards et perturbations de dernière minute « ne sont pas à exclure ». Compte tenu d’un taux de grévistes sur les salariés engagés et soumis à la loi Diard (déclaration obligatoire 48 heures avent le début du mouvement), Air France estime le taux de grévistes à 35% des pilotes ; 31% des hôtesses de l’air et stewards, et 29% des personnels au sol. Elle « regrette cette situation et met tout en œuvre pour limiter les désagréments que cette grève pourrait occasionner à ses clients », et invite ses clients à vérifier sur www.airfrance.com si leur vol est opéré avant de se présenter à l’aéroport. Près de 200.000 messages ont été envoyés depuis le 19 mars pour informer individuellement et en temps réel les clients devant voyager lors de cette journée, les mesures commerciales habituelles ayant été mises en place (modification de la réservation, remboursement sans frais pour les passagers dont le vol est annulé…).

Rappelons que cette grève concerne uniquement les vols opérés par des avions d’Air France et Joon, mais pas ceux de HOP! ou ceux de compagnies aériennes volant en partage de codes. Sur le long-courrier par exemple, le vol AF32 entre Orly et New York-JFK est annulé, tout comme à CDG des rotations vers Pointe-à-Pitre, Houston, Sao Paulo, Delhi, Bangalore, Atlanta, Séoul, Newark, Tokyo-Narita, Washington ou Osaka entre autres.

L’intersyndicale, qui a également appelé à la grève vendredi prochain, regroupe trois syndicats de pilotes (SNPL, SPAF et Alter), deux d’hôtesses de l’air et stewards (SNPNC et UNSA-PNC), et cinq de personnel au sol (CGT​, FO, SUD, CFTC et SNGAF), représentant 52,6% des voix du personnel. Ils demandent toujours une augmentation de salaire de 6% (voire 10% pour les pilotes), ou de 200 euros par mois pour prendre en compte l’inflation des sept dernières années, et ont rejeté la proposition de la direction sur un mécanisme d’ajustement salarial pour les employés dont les salaires ont progressé moins vite que l’inflation.

La grève de février avait coûté 26 millions d’euros selon Air France, selon qui l’augmentation générale demandée représenterait 240 millions d’euros – soit 40% du bénéfice opérationnel de 588 millions d’euros dégagé en 2017. La direction estime qu’avec son mécanisme d’ajustement salarial, « aucun salarié » n’aura vu son pouvoir d’achat diminuer entre 2011 et 2017. Les augmentations décidées pour 2018 (mais approuvée par seulement deux syndicats) sont de 0,6% en avril puis 0,4% en octobre, plus une enveloppe de 1,4% permettant pour les employés au sol une série de primes et promotions. L’intéressement reversé aux 44.200 employés, après les bons résultats de 2017, représentera en outre quelque 140 millions d’euros.

Grève Air France : 75% des vols assurés, le long-courrier encore touché 1 Air Journal