La croissance du trafic aérien en France réalise avec +8,2% en mars l’une de ses toutes meilleures performances mensuelles depuis la création par la DGAC de l’indicateur TendanCiel en septembre 2013. En cumul annuel, la hausse du trafic s’élève à +5,8% au terme du premier trimestre.

Dans son ensemble, le marché intérieur retrouve en mars un niveau de croissance marqué (+4,6%). Cependant, celui-ci aura rarement été autant animé par des tendances aussi contraires entre ses segments, en particulier en Métropole où les lignes transversales affichent une santé insolente (+21,4%) alors que celles desservant Paris (à de rares exceptions dont Nice +3,5%) confirment leur fragilité (-4,9%). Les liaisons reliant la Métropole aux Outre-mer sont elles-aussi toujours très favorablement orientées (+12,2%), avec une hausse impressionnante enregistrée sur La Réunion (20,2%). En cumul annuel, le trafic intérieur progresse de +3,2% malgré une contraction marquée des lignes radiales (-4,1%).

Le trafic international retrouve un très haut niveau de croissance en mars (+9,2%). L’Afrique (+13,7%) est à l’honneur ce mois-ci avec notamment des résultats très flatteurs enregistrés sur la Tunisie (+24,8%) et le Maroc (+18,4%) ; l’Asie (+10,2%) affiche également une croissance à deux chiffres avec de bonnes performances sur les Émirats Arabes Unis (+12,6%), un bon retour de la Chine (+7,8%) mais un repli sur le Japon (-2,7%), une des très rares destinations en baisse ce mois-ci. Europe (+8,5%) et Amérique (+8,3%) réalisent des scores relativement similaires avec pour la première, des pointes sur la Turquie (+17,3%), la Russie (+12,0%) et l’Espagne (+10,2%) et pour la seconde, un pic sur les États-Unis (+13,1%). Au terme du premier trimestre, l’Afrique (+9,8%) apparait comme le continent le mieux placé ; parmi les principales destinations, Turquie (+18,0%) et Maroc (+16,1%) présentent les meilleurs chiffres du moment et le Royaume-Uni, les plus modestes (+2,0%).

Côté pavillons, les opérateurs français (+5,1%) sont en mars nettement distancés par leurs concurrents (+10,8%). Mesuré en cumul annuel, le différentiel de croissance en défaveur des transporteurs nationaux s’élève désormais à -4,1 points. C’est une fois de plus sur le marché intérieur où le pavillon tricolore reste très largement dominant, que l’écart s’intensifie le plus (+2,1% contre +17,7%) alors que la compétition se confirme plus équilibrée à l’international (+7,1% contre +10,3%), mais avec un écart plus ample que ces derniers mois. Appréciée en cumul annuel, l’érosion de la part de marché du pavillon national s’accélère donc au terme du premier trimestre : -1,0 point en passagers et -0,8 point en passagers kilomètres transportés (PKT).

Côté aéroports, Nantes s’affiche plus que jamais comme la plateforme du moment avec un taux de croissance vertigineux (+26,7%) écrasant les autres performances, pourtant à deux chiffres réalisées sur les bases méditerranéennes (Nice +12,8%, Marseille +10,0%). Plus au Nord, Beauvais parvient quasiment à stabiliser son niveau d’activité (-0,8%). Au Sud-ouest, malgré sa mise à mal par la concurrence de la LGV Paris-Bordeaux, la métropole aquitaine fait mieux que résister (+3,4%). À Paris, CDG reste très dynamique (+6,0%) alors qu’Orly redresse la barre (+4,1%) après un bref passage à vide en février. En cumul annuel, Nantes (+18,4%), Nice (+10,0%) et Lyon (8,2%) constituent le palmarès des meilleures progressions du trimestre.

Côté régularité, mars 2018 s’inscrit dans la continuité de février avec une nette dégradation de ses deux indicateurs : le taux des vols retardés de plus d’un quart d’heure au départ s’établit à 28,1%, en hausse de 5,8 points par rapport à mars 2017 ; le retard moyen au départ (tous vols confondus) se chiffre à 16,2 minutes, soit 3,0 minutes de plus que l’an dernier. Si la détérioration de la situation affecte l’ensemble de la période, ces indicateurs ont atteint leurs pics en début de mois en raison des conditions météorologiques difficiles puis lors de la grève de la fonction publique affectant le contrôle aérien le 22 mars ; les grèves touchant Air France ont en revanche altéré modérément la régularité du trafic les 23 et 30.

Enfin côté mouvements aériens, l’essor des survols (+9,3%) continue d’assurer les beaux jours du nombre des vols contrôlés en France métropolitaine (+4,5%). Concernant les seuls mouvements touchant les aéroports français (+0,2%), la hausse des liaisons à l’international et avec l’Outre-mer (+2,6%) permet juste de compenser la baisse du nombre des vols domestiques (-5,2%).

Trafic aérien en France : +8,2% en mars 1 Air Journal