Les mécaniciens de la compagnie aérienne Air France ont débuté une grève de trois jours à l’appel des syndicats CGT et SUD-Aérien, pour obtenir une revalorisation de la filière, le mouvement ne devant avoir aucun impact sur le trafic passager. Chez la low cost Ryanair, un appel à la grève pour 24 à 48 heures fin juillet en Belgique, au Portugal, en Italie et en Espagne a été lancé par des syndicats d’hôtesses de l’air et stewards dans chaque pays.

La grève du personnel d’Air France chargé de la maintenance des avions a début le 5 juillet 2018 à 22h00, et doit durer jusqu’à samedi 22h00, la direction ayant confirmé que les passagers ne seront pas affectés par le mouvement. La CGT et SUD réclament « une reconnaissance du métier, de l’expérience, des compétences », leur mouvement ne se résumant pas « à une revendication salariale » selon Pascal Belrose de la CGT, cité dans le Midi Libre. Le conflit dure depuis la fin de 2017, avec plusieurs grèves à la clé dont la dernière remonte au 21 juin dernier. Les syndicats accusent Air France dans un communiqué d’avoir « pour la première fois recruté des mécaniciens à l’extérieur de l’entreprise », après avoir elle-même « tari sa filière de recrutement habituelle (les CFA de l’aérien) » en cessant d’embaucher. Afin de trouver de candidats, la compagnie avait réévalué la grille de salaires, ce qui avait de facto créé « un avantage certain aux salariés extérieurs » ; la différence sur la feuille de paie peut atteindre 400 euros, selon M. Belrose. La direction Air France « n’a jamais reconnu cette injustice » et n’a « jamais reçu nos organisations syndicales pour négocier un protocole de sortie de conflit », affirment la CGT et SUD.

La compagnie a déploré le lancement de ce nouveau mouvement de grève « dans une période de forte activité ». L’absence attendue d’un impact sur le trafic serait due selon le syndicaliste à des appels aux entreprises extérieures et aux cadres « munis des certifications nécessaires ».

Grèves : mécanos chez Air France, PNC chez Ryanair 1 Air JournalChez la low cost Ryanair, la réunion à Dublin depuis deux jours de plusieurs syndicats de PNC a débouché sans surprise sur un appel à la grève. Quelque 8000 hôtesses de l’air et stewards réunis sous la bannière Cabin Crew United ont publié jeudi une liste de huit revendications sur : les conditions économiques, la sécurité et les plannings, une « culture du travail équitable », l’emploi via les agences, les contrats nationaux, les arrêts maladie, les ventes à bord et le travail au sol. Liste que la spécialiste irlandaise du vol pas cher a qualifiée d’inutile. Résultat, un appel à la grève de 24 heures le 25 juillet en Belgique, au Portugal, en Espagne et en Italie, et de nouveau le 26 juillet sauf en Italie. Les syndicats de chaque pays, dont la CNE-CGC en Belgique, décideront indépendamment de la suite à donner si leurs revendications ne sont pas entendues.

Selon Ryanair, les équipages de cabine reçoivent déjà « un jour férié tous les week-ends » via le planning 5on-3off, « une formation gratuite, une indemnité de maladie et une allocation annuelle uniforme ». Elle a ajouté dans un communiqué : « Ryanair est déjà engagé dans des négociations approfondies avec les syndicats nationaux de personnel de cabine à travers l’Europe, au cours desquelles tous ces problèmes et d’autres sont en cours de négociation », rappelant au passage que des accords de reconnaissance des syndicats PNC ont déjà été signés en Italie et au Royaume-Uni.

Rappelons que les pilotes de Ryanair en Irlande menacent déjà de se mettre en grève le 12 juillet, et d’organiser d’autres arrêts de travail si leurs revendications sur l’ancienneté en particulier ne sont pas entendues. Et en Allemagne, les pilotes du syndicat VC votent sur le principe d’une grève en aout.