La compagnie aérienne Air France s’apprêterait à créer une nouvelle filiale low cost opérant sur le long-courrier mais aussi sur les routes régionales, le développement de Transavia en Europe étant dans le même temps « suspendu ». Alors que le PDG du groupe Air France-KLM doit présenter aujourd’hui sa nouvelle stratégie Trust Together aux conseils d’administration des deux compagnies aériennes nationales, La Tribune du 2 novembre 2016 croit sa voir que le versant low cost de ce projet va reposer sur deux propositions. Tout d’abord, il confirmera selon ses sources le lancement d’une nouvelle filiale d’Air France ayant pour objectif de desservir des lignes long-courrier « mi-business/mi-loisirs sur lesquelles les recettes ne sont pas suffisantes » pour être rentabilisées par son offre actuelle, mais aussi ouvrir de nouvelles liaisons. Le site financier insiste sur le fait que la compagnie refuserait l’appellation low cost, qui disposerait d’un nom « dérivé » d’Air France : pilotes, hôtesses de l’air et stewards viendraient d’Air France sur une base volontaire mais avec des conditions spécifiques (à l’instar de ce qui avait été fait avec Transavia France il y a deux ans). Le projet ressemblerait donc à ce que Lufthansa propose avec CityLine sur le long-courrier, (sa filiale Eurowings fait du vrai long-courrier low cost), avec comme pour la compagnie allemande l’utilisation initiale d’Airbus A340 ; à terme selon La Tribune, cette nouvelle filiale disposerait des A350-900 attendus à partir de 2019. air-journal_Transavia planes2Mais cette nouvelle filiale de la compagnie de l’alliance SkyTeam ne devrait pas s’arrêter là : elle déploierait également ses ailes sur le réseau court et moyen-courrier, entre autres pour alimenter les hubs d’Air France à l’aéroport de Paris-CDG et de KLM à Amsterdam-Schiphol. En contrepartie, le développement en Europe de la low cost du groupe, Transavia, serait « suspendu » : selon La Tribune, les investissements seraient trop importants pour permettre à la low cost de rattraper le retard pris sur ses concurrentes comme easyJet ou Ryanair. Alors qu’elle vient d’ouvrir une base à Munich, Transavia verrait son rôle restreint à « la défense des marchés nationaux » que sont la France et les Pays-Bas. Air France suivrait donc sur le low cost long-courrier l’exemple du groupe Dubreuil avec French blue, créée ex-nihilo à côté d’Air Caraïbes. Mais elle fera aussi face aux mêmes problèmes de la part des syndicats : ceux d’Air Caraïbes avaient réussi à réduire le réseau de la nouvelle compagnie, et quand on connait le nombre de grèves déclenchées lors du développement de Transavia, le nouveau directeur général d’Air France Franck Terner peut s’attendre à des discussions animées. Mais comme le rappelle La Tribune, les pilotes ont accepté pour Transavia de « voler plus pour gagner plus », tandis que les PNC frôleraient le sous-effectif à partir de 2017 – de nouvelles embauches étant un argument de poids face aux syndicats. Ces propositions comme le reste du projet Trust Together seront détaillées aujourd’hui par le PDG d’Air France-KLM Jean-Marc Janaillac.