Une étude de l'Université de Californie affirme que les scanners corporels à rayons X déployés dans les aéroports américains présentent un risque négligeable pour la santé des passagers. A coup de comparaisons avec les doses de radiation reçues lors d'examen médicaux, l'étude scientifique publiée dans les "Archives of Internal Medicine" montre que même les voyageurs les plus fréquents sont exposés à 100 fois moins de radiations en provenance des scanners à rayons X "backscatter" que pendant les heures qu'ils passent à très haute altitude. Les chiffres semblent sans équivoque: il faudrait passer 50 fois sous le portique pour recevoir autant de radiations que pendant une radio dentaire, 1000 fois pour arriver au niveau d'une radio des poumons et 4000 fois pour atteindre celui d'une radiographie mammaire. D'autres comparaisons sont citées dans l'étude: l'émission de radiations par passage équivaut à six à neuf minutes de radiations présentes dans la nature, ou à entre une et trois minutes de vol à haute altitude. L'étude précise en outre que la radiation émise par ces scanners se concentre dans la couche superficielle de la peau, et que l'on manque de modèle mathématique pour évaluer la corrélation avec des cancers de la peau. Elle conclut donc que les doses de radiations ionisantes émises par ces scanners sont "tellement basses qu'on ne sait pas si elles ont le potentiel d'affecter la santé", tout en notant que le risque de cancer mérite quand même considération et "des études plus précises". Elle estime ainsi que sur 100 millions de voyageurs effectuant 750 millions de vols chaque année, six nouveaux cas de cancers pourraient apparaître – un chiffre qui monterait à dix pour les personnes effectuant plus de 10 vols de six heures chaque semaine pendant un an, ce qui approche le rythme des pilotes et personnels navigants. Ce sont justement ces derniers qui avaient été les premiers à se plaindre lors de l'introduction des scanners corporels dans les aéroports américains, arguant du danger encouru à cause de leurs passages répétés sous les portiques. Il y aurait aujourd'hui 486 scanners corporels installés dans 78 aéroports aux Etats-Unis, un chiffre qui doit atteindre le millier d'ici la fin de l'année. L'autre type de scanner corporel, nettement moins fréquent, est basé sur des ondes millimétriques dont l'énergie n'atteindrait qu'une fraction de celle émise par les téléphones portables.