La Chine a menacé l’avionneur européen Airbus si l'UE maintient ses plans d'inclure les compagnies aériennes internationales dans son marché de droits carbone. Rien de bien concret, mais l’autorité chinoise de l’aviation civile a fait savoir que si ses compagnies aériennes devaient payer leurs droits à polluer en Europe, comme le prévoit le nouveau système de quotas de CO2 qui entrera en vigueur en janvier 2012 et concernera toutes les compagnies qui frayent dans le ciel européen, Airbus pourrait en pâtir. C’est en tout cas ce qu’ont révélé vendredi 20 mai trois sources proches du dossier. Selon les sources citées par Reuters, ces menaces ont également été formulées directement à Airbus. La Chine s’oppose en effet depuis plusieurs mois à cette mesure qui pourrait coûter aux compagnies nationales 800 millions de yuans (87 millions d'euros) pour la seule première année. Début mai, l’Association chinoise du transport aérien, regroupant Air China, China Eastern Airlines, China Southern Airlines et Hainan Airlines, avait déjà menacé les compagnies européennes reliant la Chine de contre-mesures encore plus strictes. Ces menaces sont prises très aux sérieux du côté des compagnies européennes. Ainsi, le pdg de Lufthansa, Christoph Franz, a lui-même appelé à un report de la mesure qui, a-t-il indiqué, pourrait coûter au transporteur allemand plusieurs centaines de millions d'euros. Pour l’instant, la Commission européenne a refusé de commenter ses informations. Mais rappelons que les compagnies aériennes chinoises connaissent une importante croissance ces dernières années, ce qui se traduit par un développement de leur flotte avec l’achat de nombreux avions dont des Airbus. Le 5 novembre dernier, le constructeur européen a ainsi signé un contrat de vente de 102 appareils lors de la visite du président Hu Jintao en France. Par ailleurs, Airbus détient plusieurs usines en Chine. La dernière a été inaugurée le 1er mars 2011 à Harbin. Elle est chargée de produire des éléments en composites pour le futur A350.