Après que l’Union européenne a proposé un plan pour supprimer ses aides à Airbus, Boeing maintient la pression en affirmant qu’il refuse ce plan et préfère des sanctions. Les subventions accordées, soit par la NASA et le Pentagone américain à Boeing, soit par l’Union européenne (UE) à Airbus font l’objet d’incessantes batailles judiciaires depuis plus de 7 ans. Dans l’ultime épisode de vendredi dernier, les Etats-Unis ont rejeté le plan d’aide de l’UE de supprimer les aides à la filiale d’EADS. A la place, elle préfère demander à l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) d’imposer des sanctions à l'UE dont le montant va de 7 à 10 milliards d’euros. « L’OMC a clairement conclu que chaque aide au lancement attribuée à Airbus, pour chaque appareil produit par la société, était une subvention incompatible avec ses règles, causant des effets préjudiciables à l’industrie et aux emplois américains », déclaraitRon Kirk, délégué américain au Commerce. De son côté, l’avionneur européen a répliqué par la voix de Rainer Ohler, directeur des Affaires publiques d’Airbus : « Un appel à des sanctions constitue simplement une nouvelle revendication qui ne repose sur rien ». Le 30 juin 2010, et suite à une plainte de Boeing déposée en 2004, l’Organisation mondiale du Commerce avait exigé qu’Airbus rembourse 4 milliards de dollars d’aide. L’OMC jugeait en effet « illégales » ces aides, dont certaines provenant de l’Union européenne. Six mois plus tard, l’OMC renvoyait dos à dos les deux constructeurs en jugeant « illégales » les « aides massives » dont a bénéficié le constructeur américain pour 2,6 milliards de dollars, notamment pour le développement du B787 Dreamliner baptisé par Airbus "d'appareil le plus subventionné de l'histoire de l'aéronautique civile". Chaque partie se bataille en outre sur le montant du préjudice commercial subi, de 45 milliards de dollars pour Airbus, de 200 milliards de dollars pour Boeing, chacun qualifiant de "ridicule" le chiffre avancé. Dans ce contentieux de plus de sept ans où chacun se renvoie la balle, une décision définitive de l’OMC pourrait intervenir à partir de 2012.