La Commission Européenne a décidé de relancer une enquête sur les conditions offertes par l'aéroport de Charleroi à la compagnie aérienne low cost Ryanair, ainsi que sur le financement des aéroports d'Angoulême et Dortmund. Dans un communiqué du 21 mars 2012, la Commission en charge de la concurrence déclare qu'elle va examiner "la conformité d'accords financiers conclus entre les aéroports de Charleroi (Belgique), d'Angoulême (France) et de Dortmund (Allemagne) et les diverses autorités publiques, ainsi que de remises et d'accords de commercialisation liant ces aéroports à certaines des compagnies aériennes utilisant ces derniers, avec les règles de l'UE en matière d'aides d'État." Elle précise toutefois que l'ouverture d'une procédure d'enquête "donne la possibilité aux tiers intéressés de faire part de leurs observations" sur les mesures soumises à examen, et "ne préjuge en rien de l'issue de l'enquête." En ce qui concerne Ryanair et Charleroi, la Commission avait en 2004 "approuvé en partie l'aide publique" accordée à la spécialiste irlandaise du vol pas cher, mais exigé de la compagnie qu'elle rembourse les aides d'État incompatibles avec la réglementation de l'Union Européenne. Une décision annulée en 2008 par le Tribunal de l'UE, la Commission rouvrant donc le dossier afin de tenir compte de cet arrêt. L'aéroport d'Angoulême en Charente est lui accusé d'avoir reçu entre 2002 et 2012 "plusieurs subventions d'infrastructures ainsi qu'une aide publique destinée à financer ses activités", la Commission craignant en outre que "les remises contractuelles et les accords de commercialisation conclus en 2008 entre l’aéroport et Ryanair aient conféré à cette dernière un avantage économique indu par rapport à ses concurrents". Enfin à Dortmund, après une enquête en 2007 sur le financement public de l'aéroport ainsi que sur le régime de taxation appliqué aux compagnies aériennes, la Commission vise désormais "les garanties publiques octroyées à l'aéroport ainsi que le nouveau régime de taxation" mise en place en 2009, craignant que "le système de redevances aéroportuaires appliqué à Dortmund ne procure aux compagnies utilisant l'aéroport un avantage économique indu par rapport à leurs concurrents". La Commission rappelle qu'elle prévoit d'adopter en 2012 de nouvelles lignes directrices relatives au secteur de l'aviation - couvrant à la fois les compagnies aériennes et le financement des infrastructures aéroportuaires - à la suite d'une consultation publique.