Lors de l'émission de télévision néerlandaise KRO Reporter, quatre pilotes de Ryanair ont dénoncé sous couvert d’anonymat des pressions de la direction pour voler avec un minimum de carburant, au détriment de la sécurité. « J'espère qu'il ne faudra pas un crash pour réveiller tout le monde », a affirmé l'un des quatre pilotes interrogés. « On exerce une pression sur les pilotes pour utiliser moins de carburant, et donc épargner de l'argent à l'entreprise. » Cette pression poussant les pilotes à « repousser constamment les limites » se ferait largement au détriment de la sécurité. Qui plus est, les pilotes dénoncent un management par la peur, plus précisément « une culture de la peur profondément enracinée », un ancien commandant de bord parlant même de « régime oppressif », de « dictature ». « Les pilotes sont punis s'ils expriment leurs préoccupations. » Ce nouvel épisode sur le management de Ryanair intervient quelques jours après que le quotidien allemand Die Welt, a relaté que la low cost sous-estimait volontairement le poids réel de ses avions au décollage en Allemagne, un poids pris en compte dans le calcul des redevances aéroportuaires d’atterrissage, ce qui lui aurait tout bonnement permis d’économiser 50 millions d’euros de taxes. Ryanair était aussi sous les feux des projecteurs après trois atterrissages d’urgence en Espagne cet été. La compagnie était alors suspectée de minimiser son emport de carburant au décollage afin d’économiser sur sa consommation en vol, quitte à frôler la panne de carburant. L’European Cockpit Association qui représente 38 associations de pilotes et PNC en Europe et l'association néerlandaise des pilotes souhaitent une enquête approfondie sur les pratiques de la compagnie aérienne.