La compagnie aérienne Ethiopian Airlines planifie une expansion rapide pour devenir leader en Afrique en termes de trafic passagers, le « titre » étant déjà acquis en termes de flotte. Et ses rivales en prennent pour leur grade. Dans un long communiqué diffusé le 9 février 2015, la compagnie nationale d’Ethiopie explique qu’après avoir doublé de taille en dix ans, elle veut étoffer sa flotte et son réseau en 2015 « afin de creuser l'écart avec d'autres transporteurs africains de premier plan », visant spécifiquement South African Airways qu’elle « pourrait dépasser en nombre de passagers transportés ». L’Asie et l’Afrique « ont été et continueront d'être les principaux moteurs de croissance » pour Ethiopian Airlines, qui a déjà annoncé deux nouvelles liaisons entre sa base à l’aéroport d’Addis Abeba-Bole et Tokyo ou Los Angeles (elle doit aussi relancer Singapour, en direct et en Boeing 787-8 Dreamliner). air-journal ethiopian airlines avionsAvec 6 millions de passagers transportés en 2014 (+15%), la compagnie de Star Alliance est « l'une des quatre compagnies aériennes africaines à avoir transporté plus de 5 millions de passagers par an », avec SAA donc (7,1 millions), Egyptair (7 millions) et Royal Air Maroc (6 millions) ; depuis 2009, le nombre de passagers transportés par Ethiopian Airlines a doublé, et depuis six ans la compagnie connait une croissance à deux chiffres – alors que ses trois rivales « ont connu à titre comparatif une croissance de trafic quasi nulle ». Et « sachant que SAA et Egyptair sont toutes deux en cours de restructuration, leurs trafics passagers 2015 seront probablement en dessous de sept millions. La RAM est de nouveau en pleine expansion, mais n’est pas aussi ambitieuse qu’Ethiopian », Ethiopian Airlines estime qu’elle pourrait dès 2015 devenir la seule compagnie aérienne africaine à transporter 7 millions de passagers à l’année. Autre comparaison soulignée par Ethiopian Airlines, celle avec sa rivale d’Afrique de l’est Kenya Airways qui « n’a transporté que 3,7 millions de passagers », malgré « une stratégie similaire » : miser sur une expansion régionale, tout en s’ouvrant vers l’Asie afin de tirer parti de l'emplacement idéal de l'Afrique orientale pour capter les flux Asie-Afrique. Mais l'expansion d’Ethiopian Airlines en Asie « a été beaucoup plus rapide, et le nombre de passagers en transit via son hub d’Addis Abeba est bien plus important qu’à Nairobi » : Kenya Airways dessert actuellement quatre destinations en Asie contre neuf pour Ethiopian Airlines (qui y partage ses codes avec Air India, All Nippon Airways et Asiana Airlines). Sur le continent africain, Ethiopian opère également des vols vers huit destinations internationales africaines et dessert plus de 45 villes en Afrique contre 37 pour Kenya Airways. Par ailleurs, sa rivale « pâtit d’une demande domestique moins soutenue qu’en Ethiopie ». air-journal_Ethiopian-Airlines-787-dreamliner-peintureToujours en Afrique où elle a inauguré une route vers Kano au Nigeria et repris les vols vers les Seychelles, Ethiopian Airlines compte renforcer sa présence avec l’arrivée de trois nouveaux 737-800. Mais elle a aussi des projets de coentreprise, des pourparlers avec la République Démocratique du Congo et le Rwanda étant en cours pour une prise de participations et la gestion de leurs compagnies aériennes nationales respectives. Si les deux offres se finalisaient, cela « confirmerait la position de leader du transporteur sur le marché de l'Afrique orientale ». Elle détient depuis 2010 40% de la compagnie ASKY, et 49% de Malawian Airlines depuis 2014 (ASKY exploite actuellement une flotte de trois 737-700 et cinq Dash 8-Q400 - dont sept avions sont la propriété d’Ethiopian ; Malawian exploite un 737-800 et un Dash 8 Q400, tous deux possédés par Ethiopian). ASKY relie actuellement son hub de Lomé à 18 destinations, donnant accès à Ethiopian à plusieurs marchés secondaires en Afrique de l'Ouest. Malawian relie actuellement son hub de Lilongwe à 8 destinations, permettant à Ethiopian d’accroître sa présence en Afrique australe (Ethiopian dessert les deux bases au départ d’Addis-Abeba). Los Angeles sera le deuxième aéroport après Washington-Dulles (en 777-200LR) desservi par la compagnie aux Etats-Unis, où elle dispose d’un accord de partage de codes avec sa partenaire d’alliance United Airlines depuis août 2014. Sur la route californienne, l’étape à Dublin lui permettra de proposer dix destinations en Europe, après en avoir déjà ajouté trois l’année dernière (Madrid, Stockholm et Vienne) à Paris-CDG, Bruxelles, Berlin, Francfort, Milan et Rome. Le PDG Tewolde Gebremariam déclarait sur CAPA TV en novembre 2014 que pour la compagnie aérienne, la plupart de ses futures opportunités de croissance sont en Asie, en Afrique et en Amérique latine même si « l'Europe est un marché important pour nous ». aj_ethiopian airlines b787Côté flotte, Ethiopian Airlines rappelle qu’elle recevra cette année trois nouveaux 787-8 (portant le total en service à 13), ainsi que deux 777-300ER supplémentaires. En incluant ASKY et Malawian, le Groupe Ethiopian dispose actuellement d’une flotte de 79 avions - plus que tout autre groupe de transport aérien en Afrique. Et elle prévoit de doubler ce chiffre au cours des 10 prochaines années : Ethiopian a actuellement des commandes pour 20 737 MAX 8, trois 737-800, douze Airbus A350-900, les trois 787-8 et deux 777-300ER, et deux 777F. Ethiopian négocie en outre « une commande potentielle d’aéronefs 777X ainsi que des A350 supplémentaires » (des A350-1000, a précisé Tewolde Gebremariam à ATW). Afin d'atteindre son objectif d'exploiter 150 appareils d'ici 2025, Ethiopian devra commander au moins 29 autres avions. En supposant que la flotte vieillissant des 757 et 767 sera à la retraite au cours de la prochaine décennie, au moins 44 nouveaux avions seront nécessaires (ces chiffres comprennent ASKY et Malawian). air-journal ethiopian airlines hotesses