L’un des administrateurs de la compagnie de Star Alliance en charge des hubs, Harry Hofmeister, se déclare « très déçu par la décision du ministère d’accepter les requêtes de Fraport » qui la placent dans une « position désavantageuse » par rapport aux compagnies s’installant à Francfort et n’ont « aucun sens ». « Il ne peut être possible que deux compagnies opérant la même route puisses payer des taxes différentes » sur les atterrissages et les décollages, ajoute-t-il. Une référence claire à Ryanair, qui ouvrira une base dans l’aéroport le 29 mars 2017, avec initialement deux Boeing 737-800 stationnés sur place. Les quatre routes annoncées par la spécialiste irlandaise du vol pas cher, vers Alicante, Malaga, Palma de Majorque et Faro, sont en effet toutes en concurrence directe avec Lufthansa entre autres. Le mois dernier, le CEO de l’aéroport de Francfort Stefan Schulte se disait ravi d’accueillir la première base d’une low cost (TUIfly semble considérée comme une compagnie charter), qui selon lui « souligne l’importance accordée par Fraport aux services à bas coûts » ; un mois plus tôt, il avouait qu'il pourrait leur offrir « pendant une durée limitée » des avantages financiers pour les encourager à ouvrir de nouvelles liaisons ; l’aéroport n’accueille à ce jour que les low cost Air Arabia Maroc, Pegasus Airlines, Vueling et WOW Air (une route chacune).
Lufthansa rappelle qu’elle doit inaugurer l’année prochaine cinq nouvelles liaisons à Francfort, dont Bordeaux, Saint-Jacques de Compostelle, Shannon, Heringsdorf et Paderborn (dévoilée la semaine avec 6 rotations hebdomadaires à partir du 26 mars). Et réaffirme que même si elle assure dans l’aéroport « une haute et durable utilisation de ses capacités », elle n’y a pas accès aux conditions financières spéciales accordées aux nouvelles venues. Pire encore, elle ne bénéficie d’aucun traitement spécial en tant qu’opérateur majeur sur la plateforme (elle y représente environ les deux-tiers du trafic) « contrairement à ce qui se fait dans des conditions régulières du marché ». Cette hausse « incompréhensible va mettre en danger la croissance », conclut M. Hohmeister.
La compagnie allemande a inauguré ces derniers jours deux routes au départ de Francfort : vers Le Cap d’abord, où elle opère trois vols par semaine en Airbus A340-300 pouvant accueillir 30 passagers en classe Affaires, 28 en Premium et 221 en Economie. Les départs sont programmés mercredi, vendredi et dimanche à 22h10 (arrivée le lendemain à 11h00), les vols retour quittant l’Afrique du Sud lundi, jeudi et samedi à 18h30 (arrivée le lendemain à 5h30). Elle est en concurrence avec Condor sur cette route, et bénéficie au Cap du partage de codes avec sa partenaire d’alliance South African Airways. Et depuis fin novembre, Lufthansa propose un vol saisonnier tous les samedis en A319 de 138 sièges entre Francfort et Tromso-Langnes en Norvège, avec départ à 9h35 (arrivée à 13h00) et retour de Laponie à 14h00 (arrivée à 17h25) – cette fois sans concurrence. Cette destination est celle la plus au nord de son réseau.
FCB a commenté :
5 décembre 2016 - 9 h 29 min
Des magouilles entre FRAport et FR??? Cette différence de taxes est aussi insupportable qu’incompréhensible. Il serait temps que BRU se penche sérieusement sur la question… FR a quitté HHN pour FRA, GRO pour BCN, à quand BVA pour CDG eet d’autres???
Bencello a commenté :
5 décembre 2016 - 9 h 53 min
Difficile de se faire une idée, l’article ne citant pas de chiffre. Il est probable que, comme dans le cas d’ADP, les taxes soient dissociées entre un toucher point à point et un toucher en correspondance.
Force est de constater que partout, les compagnies aériennes contestent les redevances, arguant qu’elles sont des “apporteurs d’affaires”.
Ryanair se voit déjà proposer des vols gratuits sous 10 ans, le passager se contentant de payer ses taxes via le pourcentage reversé par les boutiques locales.
Le Business model des aéroport va bientôt se rapprocher d’un centre commercial, où les mouvements d’avions ne seront qu’une partie marginale de l’activité.
Mindyou a commenté :
5 décembre 2016 - 12 h 04 min
Un grand aéroport se définit maintenant comme un centre commercial muni de portes d’embarquement. Il donc normal qu’il veuille attirer le plus grand nombre possible de clients potentiels. Un passager de LCC qui a payé son billet 20 € dépensera sans doute plus dans les boutiques que celui qui l’a payé 2 ou 300 € sur une compagnie classique. Ensuite, les règles de l’UE permettent des rabais dans certains cas, notamment pour l’ouverture de nouvelles lignes. Enfin, le service fourni par l’aéroport n’est bien souvent pas le même : par exemple, là où les passagers de high-cost embarquent par une passerelle, les passagers des low-cost embarquent par les marches intégrées ou mobiles, exposés aux intempéries.
loloboyer a commenté :
5 décembre 2016 - 21 h 38 min
Ouais… je suis d’accord sur la première partie de votre analyse. Par contre à Fiumicino (base historique d’Alitalia) et récemment base de Ryanair, plus de la moitié des vols Alitalia : embarquements/débarquement BY BUS ! ! ! Et Ryanair en passerelles ! Idem à BCN avec Vueling ! Les vols Lufthansa du matin (4 : 2 MUC + 2 FRA) et du soir idem : by bus ! Vueling (compagnie, soit-disant low cost, en passerelles ! ! ! Pourquoi payer plus avec AZ ou LH ?