La compagnie aérienne Qantas lancera dans quinze mois une nouvelle liaison sans escale entre Perth et Londres, la première entre l’Australie et l’Europe, le voyage de 17 heures devant être opéré en Dreamliner. Les détails de la nouvelle route directe de la compagnie nationale australienne ne seront connus qu’en avril 2017, mais elle précise dans son communiqué du 11 décembre 2016 que les 14.498 kilomètres seront franchis en environ 17 heures, à bord de l’un des huit Boeing 787-9 Dreamliner commandés fermes et pouvant accueillir 42 passagers en classe Affaires, 28 en Premium et 166 en Economie. Le départ de l’aéroport de Perth serait programmé en début de soirée pour arriver aux environs de midi à Londres-Heathrow, le vol retour quittant la capitale britannique vers 15h00 pour se poser le lendemain à en fin d’après-midi. Qantas se pose actuellement à Londres en provenance de Sydney et Melbourne, à chaque fois via une escale à Dubaï. Elle y atterrissait également depuis Perth via Singapour, avant son alliance en 2012 avec Emirates Airlines – une alliance dont l’avenir n’est pas évoqué. Cette route deviendra la plus longue du réseau de Qantas, devant son Sydney – Dallas opéré en Airbus A380, et la troisième plus longue au monde derrière le Doha – Auckland de Qatar Airways en 777-200LR qui sera inauguré en février prochain, l’actuel Dubaï – Auckland d’Emirates Airlines en A380 (son futur Dubaï – Panama City n'est toujours pas reprogrammé) ; en attendant bien sûr le lancement par Singapore Airlines du Singapour – New York en A350-900ULR, programmé également pour 2018. Etudiée depuis l’automne 2015, la ligne sera le premier service passager régulier reliant directement l’Australie à l’Europe selon la compagnie de l’alliance Oneworld, dont le CEO Alan Jones résume l’histoire entre les deux continents : « quand la Route des Kangourous fut créée en 1947, il fallait quatre jours et neuf escales pour rejoindre Londres. Le trajet prendra seulement 17 heures, et ce changement de donne avec un avion qui change la donne  (…) ouvre d’immenses possibilités ». Le premier vol transpacifique de Qantas a pris place en 1959 à bord d’un 707 ; son vol unique en 747-400 entre Sydney et Londres en 1989 reste à ce jour le seul opéré sans escale entre l’Australie et l’Europe, à l’exception du vol charter qu’elle avait organisé vers Istanbul en 2015 pour le centenaire de la bataille de Gallipoli. La route directe entre Perth et Londres est « une excellent nouvelle pour les voyageurs qui pourront se rendre plus simplement à Londres », ajoute le dirigeant, ainsi que « pour la région Western Australia vu le tourisme et les affaires qu’elle apportera, et  pour la nation puisque cette route nous rapprochera de l’un de nos plus importants partenaires commerciaux ». La configuration du Dreamliner, dont huit exemplaires ont été commandés fermes avec 15 options et 30 droits d’achats (ils remplaceront les 747), a été décidée en pensant au confort des passagers sur les longs trajets, explique aussi Alan Joyce, comparant les détails de sa classe Economie « à ceux réservés à la Premium des autres » et expliquant que sa classe Affaires a été qualifiée de « mini Première » par ses voyageurs fréquents. Le premier 787-9 de Qantas doit être livré en octobre 2017, suivi par trois autres avant juin 2018, et les quatre derniers d’ici l’été 2019. A l’aéroport de Perth, cette route partira initialement des terminaux domestiques existants (T3/4) qui seront réaménagés pour les besoins des vols internationaux ; les lignes vers Singapour et Auckland la rejoindront, l’objectif étant de faciliter les correspondances. A l’horizon 2025, Qantas devrait déménager vers un nouveau Terminal 1 agrandi, mais les discussions commerciales sont toujours en cours. La compagnie assure avoir modélisé le trafic pour le vol direct vers Londres : les Australiens de l’est et du sud « prendront des vols intérieurs » pour en bénéficier, les horaires des vols actuels devant être revus en conséquence. Et dans l’autre sens, « les Européens commenceront leur voyage en Australie par une visite de Perth avant de se rendre dans d’autres parties du pays », assure M. Joyce.