La direction de la compagnie aérienne Air France et le principal syndicat de pilotes SNPL Air France ALPA ont trouvé un accord sur le salaire des copilotes de la filiale low cost Transavia : il sera aligné sur celui de la maison-mère, en échange de concessions sur le développement de la filiale. L’accord annoncé le 24 mars 2017 par le syndicat de pilotes majoritaires soit encore être ratifié par sa branche chez la filiale spécialisée dans le vol pas cher, mais il semble ouvrir la voie à des accords plus généraux sur le plan stratégique Trust Together et sur le projet Boost. Comme demandé lors de la grève de trois jours en décembre sur les conditions du détachement pour trois ans des pilotes AF vers la low cost, les salaires de la centaine de copilotes de Transavia (qui volent sur Boeing 737-800) seront alignés sur ceux des copilotes Air France (sur Airbus A320), ces derniers travaillant cependant moins longtemps ; la hausse pourrait dans certains cas attendre 36% selon Les Echos. Leur ancienneté dans d’autres compagnies sera également prise en compte. C’est « la fin d’une injustice » selon le SNPL, qui a accepté en échange de supprimer la possibilité pour les pilotes de Transavia de basculer chez Air France au bout de trois ou quatre ans. Avec à la clé « une très grande économie sur les frais de formation », explique sur BFMTV Véronique Damon, secrétaire générale du SNPL Air France (une soixantaine de pilotes feraient selon elle « la navette » chaque année, à raison de 30.000 à 50.000 euros par formation). Autres concessions du syndicat, les vols de la low cost pourront être commercialisés sous code AF sur le site d'Air France (le partage du code est limité à une période de test d’un an et demi), et certaines lignes seront « pérennisées », comme celles reliant l’aéroport de Paris-Orly à Amsterdam et Vérone ou le Lyon – Tunis. Selon le tract interne du SNPL, la route Orly – Beyrouth pourra être opérée pendant un an ; ces lignes sont aussi proposées par Air France. Le SNPL espère que cet accord sera « le premier acte de la mise en œuvre véritable de la confiance. Celle-ci se construit pas à pas et nous avons enfin commencé à marcher ». Les discussions devraient reprendre ces prochains jours sur les pilotes Air France, en particulier sur le projet Boost de compagnie à coûts réduits que le syndicat avait rejeté fin février. Les Echos croient savoir que la direction serait prête à lâcher du lest sur la maîtrise des coûts et le rétablissement progressif de l’équilibre de la croissance entre Air France et KLM, la fin du gel des salaires ayant plus de mal à passer. Un chiffrage externe des exigences du syndicat, réalisé à la demande de la direction, atteindrait 132 millions d'euros selon le magazine.