Le syndicat minoritaire UNAC d’hôtesses de l’air et stewards de la compagnie aérienne Air France ne demandera pas de référendum sur l’accord d’entreprise, histoire de ne pas se fâcher avec l’UNSA et le SNPNC. Ce dernier dénonce de son côté un passage en force de la direction, qui ne voudrait pas d’accord collectif. Contrairement à ses deux rivaux, l’UNAC avait signé le mois dernier les propositions d’accord collectif pour quatre ans concernant les PNC de la compagnie nationale française, https://www.air-journal.fr/2017-03-16-pnc-air-france-l…-autres-en-greve-5178645.html 80,5% de ses adhérents votant en faveur d’un projet qui selon le syndicat inclut « le maintien à l’identique de nos règles de rémunération, d’avancement (classe, échelon), de composition d’équipage, de congés, etc. », mais aussi les améliorations obtenues. Et si les adhérents ont bien identifié les « mesures moins populaires », ils ont aussi compris que « dans une négociation il y a avait forcément des contreparties », assurait alors l’UNAC. Dans un texte publié le 13 avril 2017, le syndicat explique s’être « longtemps interrogé » sur la l’opportunité de recourir au référendum comme le permet la loi El Khomri. Mais s’étant « toujours clairement opposés au contournement de la représentativité majoritaire par l’utilisation d’un tel outil », y recourir serait « complètement incohérent » : il ne demandera donc pas à Air France de l’organiser. Les raisons données par l’UNAC à cette décision suivent deux axes : du point de vue de la philosophie syndicale d’abord, il rappelle que les PNC « au travers de leurs votes ont choisi de donner un mandat à trois organisations professionnelles : l’UNAC, le SNPNC et l’UNSA ». Et même s’il est « consterné par l’attitude ou la stratégie qui consiste à refuser de siéger à la table des négociations », ce n’est pas une raison suffisante pour contourner le paysage représentatif (45% des PNC ont fait confiance à la liste SNPNC/UNSA). Du point de vue de la cohésion sociale ensuite, l’UNAC dit avoir « une certaine expérience » des clivages que peuvent générer les périodes de référendum. « Alors que nous subissons, depuis plusieurs années, les tentatives de la Direction de diviser les populations dans l’entreprise, SOL contre VOL, PNT versus PNC, etc.), il lui semble donc « dangereux de diviser au sein même de la population PNC, les pro contre les anti ACG ». Une nouvelle « guerre intestine » aurait des conséquences importantes sur la sérénité et la cohésion d’équipage, le tout « dans un environnement incertain et morose », juge l’UNAC. Faute d’avoir conclu un accord collectif, la direction d’Air France va devoir selon le syndicat déposer « auprès de la Direction du travail, un accord unilatéral, pour une durée  et un contenu quelle aura choisi », suivi à l’issue de cette durée du dépôt d’un nouvel accord unilatéral et de l’ouverture de négociations avec les syndicats représentatifs. « Nous allons vivre une période d’incertitude », conclut l’UNAC qui veut croire que la Direction ne va pas rentrer « dans une phase d’agression vis à vis du PNC ». Le sentiment n’est pas le même du côté du SNPNC : dans son tract de dimanche intitulé « passage en force », il explique que « montrant tout le mépris qu’elle porte à ses PNC, c’est la veille du long week-end de Pâques que notre Direction a décidé d’annoncer qu’elle ne veut plus d’Accord collectif ». Malgré « environ 60% de grévistes » lors de la grève de trois jours en mars, la Direction n’a « daigné revoir » le SNPNC et l’UNSA « que jeudi 13 avril durant 1h30 seulement », opposant une fin de non recevoir à toutes les demandes. Ce qui est pour le syndicat « à l’image des cycles de négociations depuis 1 an : en haut lieu ‘les PNC on s’en moque’ ». Ce sera donc pour le syndicat « une note de Direction, et des PNC BOOST qui viendront prendre nos lignes AF. Et nous PNC devrons payer tout ce qu’obtiendront nos collègues pilotes ainsi que les augmentations de nos dirigeants successifs ». Le SNPNC veut croire que cet acharnement « mobilisera enfin 100% des PNC face à une Direction pleine de haine envers son personnel navigant commercial ». Les instances du SNPNC se réuniront de nouveau et de concert avec l’UNSA dans les jours qui viennent, afin d’organiser « la suite de la résistance ». Et de prévoir qu’Air France, qui fait une « erreur sociale » en poursuivant cette « politique absurde », va sans doute être le théâtre « d’un printemps et peut être même d’un été caniculaire »...