La société de leasing BOC Aviation a finalisé une commande pour dix Boeing 737 MAX 10, dont elle est l’une des compagnies de lancement. La Maison Banche étudie la possibilité d’acquérir deux 747-8 déjà construits pour la compagnie aérienne défunte russe Transaero, qui seraient modifiés en autant d’avions présidentiels. Boeing a annoncé le 3 aout 2017 avoir finalisé la commande ferme de dix 737 MAX 10 par la société de leasing basée à Singapour BOC Aviation, une filiale de Bank of China, pour la somme d’environ 1,23 milliard de dollars au prix catalogue. Cette commande avait été dévoilée lors du lancement de la dernière version du monocouloir remotorisé au Salon du Bourget, en même temps que celles de 15 autres compagnies aériennes et sociétés de leasing. Robert Martin, CEO de BOC Aviation, a déclaré dans un communiqué : « Nous sommes heureux d'ajouter à notre futur pipeline de livraison le Boeing 737 MAX10, qui offre aux compagnies aériennes une plus grande capacité combinée à d'excellents coûts d'exploitation et à l'efficacité énergétique. En tant que client de lancement pour le programme, cela démontre la solidité de notre relation avec Boeing et nous aidera à continuer à offrir des solutions supérieures pour nos clients ». BOC s’est engagée sur plus de 300 Boeing depuis sa fondation. Toujours chez Boeing mais à une taille nettement supérieure, la Maison Blanche continue de s’interroger sur le futur Air Force One et son frère jumeau. Les deux appareils déjà construits pour la compagnie russe mise en faillite (puis rachetée par Aeroflot) sont apparus comme des candidats possibles, l’administration américaine ayant ordonné en janvier un réexamen du programme AF1 jugé trop cher. L’Armée de l’air avait choisi en janvier 2015 les 747-8i (386,8 millions de dollars au prix catalogue) pour remplacer en 2018 les deux 747-200B utilisés depuis 1990 pour les déplacements des Présidents américains. Mais un twit de Donald Trump le 6 décembre 2016 avait dénoncé le coût de l’opération : « Boeing construit un Air Force One 747 tout neuf pour les futurs présidents, mais les coûts s'envolent, plus de quatre milliards de dollars. Annulez la commande! ». Le président avait ensuite accusé Boeing de « petit tour de passe-passe », expliquant que le programme est « hors de contrôle » ; il ajoutait vouloir que Boeing gagne de l’argent, « mais pas tant que ça ». Boeing avait à l’époque rétorqué n’avoir alors qu’un « contrat de 170 millions de dollars » afin d’aider à déterminer « les capacités de ces avions militaires extrêmement complexes servant exclusivement les besoins des présidents des Etats-Unis ». Le budget des 25 hélicoptères présidentiels Marine One avait quasiment doublé pour dépasser les 11 milliards de dollars, Barack Obama signant l’arrêt du programme en 2009. Rappelons que le Pentagone exige un quadriréacteur de fabrication américaine (pas d’Airbus A380 donc), et que le futur Air Force One ne fait pas l’objet d’un appel d’offre ouvert. La livraison des futurs 747-8i, quelque soit leur origine, est pour l’instant prévue en 2018, mais cinq années supplémentaires seront nécessaires pour les essais et la finalisation des équipements en particulier militaires, pour un montant total estimé à 3 milliards de dollars ; l’entrée en service des nouveaux Air Force One est annoncée entre 2022 et 2024. Boeing et l’Armée de l’air ont confirmé hier les discussions, sans fournir plus de détails. Les deux 747-8i de Transaero assemblés sont parqués dans le désert de Mojave, Boeing ayant finalement annulé cette année les commandes pour deux autres appareils.