Un préavis de grève pour le 29 mars, le 1er avril et le 4 avril 2018 a été confirmé par un syndicat représentant les hôtesses de l’air et stewards de la compagnie aérienne low cost Ryanair au Portugal, où les négociations sur la reconnaissance des syndicats piétinent.

Le CEO de la spécialiste irlandaise Michael O’Leary l’avait prédit, le SNPVAC l’a fait : les quelque 360 PNC de Ryanair basés dans les aéroports portugais seront bien en grève demain, dimanche et mercredi prochain, comme prévu dans le préavis déposé en février. Depuis, « les pourparlers avec la compagnie ont été vains puisque Ryanair refuse d’appliquer la loi portugaise, de reconnaître les droits que la constitution portugaise accorde à ses citoyens », a expliqué dans un communiqué le Syndicat national du personnel de vol de l’aviation civile (SNPVAC), qui s’en prend également au gouvernement portugais «  qui n’a rien fait » pour défendre les droits de ses membres. Le syndicat rappelle que les revendications portent sur les conditions de travail « inférieures à la norme », en particulier concernant les processus disciplinaires ou les « menaces » en cas d’objectifs de vente non atteints, mais aussi sur les droits parentaux ou le refus d’arrêts de travail justifiés par des médecins. Les PNC « réclament leurs droits fondamentaux, et même la menace ignoble de fermer les hubs portugais ne nous fait pas peur », conclut le syndicat.

Ryanair, qui dessert cinq aéroports au Portugal, a répondu hier qu’elle ne s’attendait pas à ce que « beaucoup de PNC » rejoignent la grève, mais que des « perturbations » restent possibles ; elle précisera aujourd’hui si des vols sont annulés jeudi 29 mars. La compagnie estime que ce mouvement est « totalement inutile », le SNPVAC ayant reçu un accord de reconnaissance signé et accepté une rencontre à Dublin le 9 avril. Et elle accuse les syndicats d’autres compagnies, dont easyJet et Ryanair, d’avoir organisé cette grève « pour perturber ses opérations ». La low cost espère que son personnel de cabine « ne permettra pas aux équipages concurrents de perturber les plans des clients de Ryanair et de leurs familles au cours de ce jeudi de Pâques plutôt chargé ».

Depuis l’annonce de Ryanair en décembre 2017 de sa volonté reconnaître les syndicats externes dans les négociations collectives, une première en 32 ans d’histoire, des accords ont été signés en janvier avec le BALPA représentant les pilotes basés en Grande-Bretagne, et début mars avec l’ANPAC pour ses pilotes basés en Italie. Dans les autres pays européens, les négociations se poursuivent en Belgique, tandis qu’en Espagne les pilotes ont décidé d’aller en justice. Le CEO de Ryanair Michael O’Leary avouait début mars : « on ne fait pas beaucoup de progrès dans d’autres pays », répétant une nouvelle fois qu’il existait un risque de perturbation pendant les vacances de Pâques, en particulier en Irlande.