Les syndicats de pilotes de la compagnie aérienne Brussels Airlines ont maintenu leur préavis de grève pour les 14 et 16 mai, malgré de nouvelles négociations. Environ 60.000 passagers pourraient être affectés par des perturbations qui s’annoncent importantes.
Dans un communiqué du 9 mai 2018, la compagnie nationale belge a dit « regretter profondément » que les actions de grève déclenchées par ses partenaires sociaux représentant la communauté des pilotes provoquent « des perturbations massives » dans les programmes de vols de lundi et mercredi prochains. La grève aura un impact sur les vols de Brussels Airlines depuis et vers de l’aéroport de Bruxelles-Zaventem les 14 et 16 mai : 278 vols y étaient programmés ce lundi et 279 vols ce mercredi, affectant respectivement 34.000 et 29.000 passagers, explique la compagnie. « Malgré le fait que nous mettions tout en œuvre afin de réduire au maximum les inconvénients pour nos passagers, la grève a aura des conséquences inévitables sur modalités de voyage, ce pourquoi nous tenons à nous excuser sincèrement. Nous avons mobilisé un maximum de personnel et avons augmenté la capacité de notre Service Center afin d’assister nos clients autant que possible lors de leurs changements de réservation », explique dans un communiqué Thibault Demoulin, Chief Operating Officer de Brussels Airlines. La grève est « incompréhensible, puisque la compagnie a soumis des offres substantielles aux délégations syndicales du cockpit », ajoute-t-il.
La liste de vols annulés durant les deux jours de grève sera mise à jour « dès que possible », la compagnie de Star Alliance travaillant « actuellement sur un plan de vol adapté ». Pour les passagers ayant une réservation pour le 14 mai ou le 16 mai, Brussels Airlines offre les options suivantes, que le vol soit annulé ou non : changement de réservation à une date ultérieure (la nouvelle date de voyage doit être avant le 30 juin), ou remboursement total du billet d’avion. « Si vous souhaitez annuler votre réservation, vous pouvez demander un remboursement ici ; si vous avez réservé par l’intermédiaire d’une agence de voyage (en ligne ou non), veuillez svp contacter votre agence pour obtenir le remboursement ». La compagnie demande à tous ses clients de vérifier l’état du vol ces lundi et mercredi de grève avant de venir à l’aéroport. Les voyageurs bloqués à leur destination « seront pris en charge au maximum, et ce y compris l’hébergement à l’hôtel, les options alternatives de voyage sur Brussels Airlines ou sur les compagnies aériennes du groupe Lufthansa ou d’autres transporteurs disponibles ».
La compagnie belge rappelle par ailleurs qu’une première proposition de « flexible benefit plan », qui prévoyait à partir du 1er janvier 2019 une augmentation de 3% du salaire mensuel brut des pilotes et de 3% supplémentaires à partir de 2020 s’il n’y avait pas de croissance, avait été refusée par les pilotes. Une nouvelle proposition a été annoncée mercredi, « afin de donner une nouvelle chance aux négociations », affirmant qu’à la suite des dernières discussions, « les représentants syndicaux et les pilotes, toutes les parties concernées sont parvenues à la conclusion que ces dernières semaines et ces derniers mois, les négociations étaient trop axées sur l’augmentation des salaires plutôt que sur l’amélioration de l’équilibre travail-vie sociale, ce qui semble être la préoccupation prédominante de la communauté des pilotes ». L’objectif est maintenant selon Brussels Airlines de renforcer le groupe de travail déjà établi sur les prestations de vol (charge de travail), afin d’arriver à des propositions concrètes. Compte tenu des réactions reçues, la direction a décidé d’affecter des ressources supplémentaires à ce groupe de travail, et de réaffecter une partie des fonds prévus à l’amélioration des plannings des vols et à la planification des vacances.
La direction de Brussels Airlines a proposé de « finaliser une planification concrète énumérant toutes les initiatives, afin d’accélérer le processus ». Pour couvrir la période de mise en œuvre d’une nouvelle proposition à convenir, des mesures de compensation intermédiaires sont en cours d’élaboration, celles-ci pouvant être mises en œuvre à court terme. « Nous regrettons profondément le refus de notre nouvelle offre, qui se concentre sur la principale préoccupation de nos pilotes – un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Nous savons que c’est le plus important pour eux », explique Christina Foerster, CEO de Brussels Airlines. « Nous sommes également préoccupés par la mise en œuvre de ces actions, car nos partenaires sociaux ont annoncé une grève avant même que le nouveau processus de conciliation n’ait commencé. Il va sans dire que nous restons ouverts à un dialogue transparent et constructif, car nous continuons à chercher une solution qui, d’une part, répond aux préoccupations de nos pilotes et, d’autre part, ne met pas en jeu l’avenir de notre entreprise. La délégation syndicale continue de proposer les mêmes 12 points, équivalant à une augmentation totale des coûts de 25% pour l’entreprise. Il serait irresponsable pour l’avenir de notre entreprise et de ses 3900 employés d’accepter cela », conclut la dirigeante.
« Énormément déçus », a réagi hier dans Le Vif Filip Lemberechts du syndicat libéral ACLVB (CGSLB), à l’issue de la réunion ; la direction « renvoie les discussions de fond à lundi, je n’ai jamais vu cela », ajoute-t-il, lundi étant jour de grève mais aussi du lancement d’une nouvelle procédure de conciliation. « Nous avions demandé à la direction de venir avec une proposition concrète mais il n’y a rien eu lors de la réunion », regrette explique dans le même quotidien Paul Buekenhout du syndicat chrétien LBC-NVK ; il appelle aussi la maison-mère de Brussels Airlines, le groupe Lufthansa, à venir « avec un plan précis » pour la compagnie belge, dont l’intégration dans la filiale low cost Eurowings reste selon lui trop floue. Le weekend dernier, le permanent CNE Didier Lebbe expliquait dans L’Echo que « l’entreprise annonce des résultats faramineux et nous prévient que l’on devra encore faire des efforts ». Il évoquait une consultation sociale « défaillante », alors que les pilotes comme le personnel de cabine « ne sont pas protégés par la législation sur le temps de travail. Résultat : des prestations jusqu’à 14 heures, 7 jours d’affilée, avec des changements d’horaire constants ». Rappelons que les deux jours de grève de la semaine prochaine sont programmés alors que les syndicats belges organisent mercredi une manifestation nationale contre la réforme des pensions voulue par le gouvernement Michel.
Seb a commenté :
10 mai 2018 - 7 h 33 min
C est bien ils remboursent eux. Que le vol soit annulé ou non… on n obtient pas un avoir valable un an.
Franz a commenté :
10 mai 2018 - 9 h 59 min
L’ambiance est au plus bas chez SN, et pourtant on ne nage pas dans une ambiance délétère ou dans la gréviculture comme c’est prétendument le cas chez AF.
Si le mouvement n’est pas massif lundi et mercredi, les PNT (et PNC) SN vont se faire tondre par la direction EW/LH… Entre les allemands qui pillent tout ce qu’ils peuvent et les managers Flamands complètement incompétents je ne vois pas un avenir serein pour SN.
Zinneke a commenté :
10 mai 2018 - 16 h 11 min
Les Allemands qui pillent tout ce qu’ils peuvent ? C’est vite dit ! Les Allemands ont mis pas mal d’argent pour acheter une compagnie à la dérive; les actionnaires belges ne voulaient plus y investir un radis et ont été bien contents de s’en débarrasser avant une faillite inévitable. Lufthansa est maintenant propriétaire à 100 % de Brussels Airlines et est donc libre de faire ce qu’elle veut.