La compagnie aérienne Etihad Airways envisage un rapprochement avec Star Alliance, qui débuterait par des accords de partage de codes, sa propre alliance Etihad Airways Partners ayant déjà perdu trois membres – Air Berlin, Etihad Regional et Niki – sans oublier les déboires d’un autre transporteur dont elle est actionnaire, Alitalia.

Le CEO du groupe Etihad Aviation Tony Douglas a déclaré à Arabian Business que la compagnie nationale des Emirats Arabes Unis pourrait envisager de « tisser des liens plus étroits » avec Star Alliance, en commençant avec des accords de partage de codes. Sur le modèle de la coopération mise en place avec Lufthansa, y compris dans le catering avec LSG Sky Chefs ou dans la maintenance, leur partage de codes étant entré en vigueur en février 2017. « En vertu des règles de Star Alliance, ses membres se sont pas autorisés à collaborer avec nous » puisqu’Etihad Airways Partners est considérée comme une alliance, rappelle le dirigeant.

Pour faciliter ce rapprochement, la compagnie basée à l’aéroport d’Abou Dhabi abandonnera sa « croissance pour le principe de la croissance » au profit d’une croissance « durable », assure Tony Douglas, ce qui donnerait ainsi un rôle à toutes les compagnies désireuses de renforcer leur connectivité via un partage de codes avec Etihad Airways. Le lancement d’une classe Premium, déjà évoqué par Etihad Airways, faciliterait aussi ce rapprochement avec Star Alliance puisque la majorité de ses membres en propose une.

Cette stratégie permettra en outre à Etihad Airways de réduire ses commandes d’avions (66 Airbus A350 et A321neo, 77 Boeing 787 et 777X), une possibilité à laquelle se préparent déjà les deux avionneurs. Et de revenir à son modèle de base avec un super-hub à Abou Dhabi, en « redimensionnant » son réseau pour se concentrer sur les vols point-à-point. « L’objectif ultime de ce processus est qu’Etihad soit au mieux de sa forme pour assurer sa durabilité à long terme, lui permettant de relever les défis d’un secteur de l’aviation en constante évolution », a conclu Tony Douglas.

Rappelons que des signaux similaires avaient été émis lors du partenariat signé entre Air France-KLM et Etihad en 2012, portant sur un partage de codes et l’intégration des programmes de fidélité, avec évocation de futures coopérations dans la maintenance et les achats ; le Figaro évoquait même un projet de coentreprise (c’était bien avant l’investissement d’Etihad dans Alitalia) avec le groupe de l’alliance SkyTeam. Trois ans plus tard, le dirigeant du groupe émirati James Hogan précisait qu’il est « impossible de dire » qu’il ne prendra jamais de participation dans le groupe franco-néerlandais – un sujet qui « n’avait pas été envisagé ni discuté » en 2015. Comme pour la rumeur qui a couru en janvier 2017 sur une possible entrée d’Etihad dans le capital de Lufthansa. La position de cette dernière sur les aides d’état que recevraient les compagnies du Golfe « n’a pas changé », assurait alors le PDG du groupe allemand Carsten Spohr…

Une de ses deux grandes rivales, Qatar Airways, a déjà rejoint l’alliance Oneworld ; Emirates Airlines reste de son côté indépendante.

Etihad Airways pense à Star Alliance 1 Air Journal