La compagnie aérienne Qantas voudrait bien pouvoir envisager un Airbus A350-1000 ULR pour développer son Project Sunrise de vols directs entre Sydney et Londres à l’horizon 2022, le Boeing 777X étant également dans la course. Pour le réseau régional, elle se penche d’autre part sur la famille A220, ex-Bombardier CSeries, et Embraer E2.

Alors que le premier A350-900 ULR de Singapore Airlines a décollé hier revêtu des couleurs de la compagnie de lancement du type à très long rayon d’action, la compagnie nationale australienne continue à réfléchir au défi qu’elle avait lancé à Airbus et Boeing pour relier en direct les aéroports de Sydney, Melbourne ou Brisbane à ceux de New York, Londres, Paris, Le Cap ou Rio de Janeiro. Lors de la présentation de ses résultats annuels le 23 aout 2018 (avec un bénéfice avant impôts en hausse de 14% à un niveau record), le CEO du groupe australien Alan Joyce a invité l’avionneur européen à lancer un A350-1000 ULR pour répondre au Boeing 777-8, de plus grande capacité que l’A350-900ULR et dont l’entrée en service est annoncée pour 2020. Airbus avait dès le mois de juin acté la possibilité de lancer une version à très long rayon d’action de son plus gros bimoteur, et répondre au défi du Project Sunrise : un appareil de 300 places en quatre classes capable de relier Sydney à Londres sans escale. Qantas sera évidemment sans concurrence sur cette route, la plus longue de son réseau avec 14.498 kilomètres franchis sans escale, devant son propre Sydney – Dallas opéré en Airbus A380 mais derrière le Doha – Auckland de Qatar Airways et bien sûr le futur Singapour – New York de Singapore Airlines qui sera la route la plus longue du monde.

L’appel d’offre devrait être formalisé début 2019, et conclu l’année prochaine, mais la compagnie de l’alliance Oneworld réfléchit déjà aux problèmes que causera ce vol de vingt heures, en particulier chez les pilotes : leur convention collective devra être amendée avant de pouvoir proposer des vols de plus de vingt heures, et des discussions sont également nécessaires avec l’Autorité de l’aviation civile australienne (CASA). Pour les passagers, Alan Joyce avait déjà imaginé un usage de l’espace disponible en soute : il pensait dès la fin mars à une classe avec couchettes et espace d’exercice, qui serait située sous le pont principal. Un mois plus tard, Airbus présentait son concept de compartiments pour les passagers prenant la place des containers habituels, avec une certification possible dès 2020 – même si son poids pourrait restreindre le rayon d’action.

Mais Qantas opère également un réseau intérieur et régional aux routes beaucoup plus « fines » : le CEO a annoncé hier qu’il se penchait sur les familles Airbus A220 et Embraer E2, ainsi que sur l’A321 LR (18 déjà commandés pour Jetstar) et le 737 MAX,  afin de remplacer 162 appareils plus anciens aujourd’hui en service dans le groupe (737NG, 717-200, Fokker 100 et Bombardier Dash-8 Q200/300/400). A plus longue échéance, les familles A320 et 787 laisseraient potentiellement la place à d’éventuels A321 XLR ou Boeing 797, a déclaré le dirigeant.

Qantas: A350-1000 ULR, 777-8, A220, E2? 1 Air Journal