La compagnie aérienne low cost Ryanair a annoncé hier l’ouverture de deux bases en France, dans les aéroports de Marseille et de Bordeaux. La grève de PNC européens ce vendredi a finalement entrainé l’annulation de près de 250 vols, des pilotes allemands ayant décidé de rejoindre le conflit.

La spécialiste irlandaise du vol pas cher a annoncé le 27 septembre 2018 un investissement total de 400 millions de dollars en France. Tout comme à Marseille-Provence, elle basera à partir d’avril 2019 deux Boeing 787-800 à l’aéroport de Bordeaux-Mérignac, et son programme de vols y grimpera à 24 routes dont seize nouvelles dans dix pays : depuis et vers Marseille (7 vols par semaine) et Nantes (4) en France, Fès (2), Marrakech (2), Ouarzazate (2) et Tanger (2) au Maroc, Bari (2), Naples (2) et Venise-Trévise (3) en Italie, Cologne-Bonn en Allemagne (3), Copenhague au Danemark (3), Dublin en Irlande (2), Cracovie en Pologne (2), Manchester en Grande-Bretagne (2), Mykonos en Grèce (1) et Valence en Espagne (2). Ce qui permettra à Ryanair de transporter jusqu’à 1,1 million de passagers par an sur 70 vols par semaine, doublant son trafic actuel à Mérignac.

La low cost créera 60 postes à Bordeaux, son activité devant « soutenir 825 emplois sur site ». Pour célébrer le lancement de sa nouvelle base bordelaise, Ryanair met des sièges en vente à partir de seulement 24.99€ pour voyager en avril et disponibles à la réservation jusqu’à lundi minuit (1er oct.) uniquement sur son site. Pascal Personne, Président du directoire de la SA Aéroport de Bordeaux-Mérignac, a déclaré dans un communiqué : « la décision de Ryanair de baser deux avions à l’Aéroport de Bordeaux est une excellente nouvelle pour l’aéroport et pour notre territoire. Cette nouvelle base représente sans conteste un gain d’attractivité pour la Nouvelle Aquitaine, et doit être l’occasion de développer un grand nombre de nouvelles destinations. Au-delà de cette offre, nous pensons que le potentiel de développement de Ryanair avec la puissance commerciale que nous lui connaissons, est très important pour Bordeaux et est le signe d’un engagement qui s’inscrit sur le long terme ». Ce que le directeur commercial de la compagnie aérienne David O’Brien a confirmé : « Nous prévoyons d’annoncer des investissements Ryanair supplémentaires à Bordeaux et dans d’autres aéroports français au cours des prochains mois ».

Après Marseille, Ryanair ouvre une base à Bordeaux 1 Air JournalRyanair a d’autre part précisé les nouveautés dans sa nouvelle base à Marseille-Provence, soit onze nouvelles liaisons vers Bordeaux (7 vols par semaine), Agadir (2) et Ouarzazate (2), Bologne (3) et Naples (2) en Italie, Alicante en Espagne (2), Bucarest en Roumanie (2), Budapest en Hongrie (2), Manchester en Grande-Bretagne (2), Prague en République Tchèque (2) et Varsovie en Pologne (2). Le programme d’été 2019 à Marseille comportera donc 40 lignes avec 150 vols hebdomadaires, de quoi accueillir 2,4 millions de clients par an (+26%). Ryanair créera là aussi 60 nouveaux postes, son activité devant soutenir « 815 emplois sur site », et une vente similaire de sièges est proposée jusqu’à lundi minuit.

Rappelons qu’en janvier, la low cost affirmait avoir rencontré « un certain nombre d’aéroports français » à Paris pour discuter d’éventuelles bases dans « plusieurs aéroports régionaux ». Dans le cadre du « processus de création d’emplois Ryanair dans de nombreux aéroports français », la low cost précisait qu’elle travaillera « avec les comités de travailleurs/syndicats » sur les conditions d’établissement de ces bases. David O’Brien soulignait alors : « cette annonce pour l’hiver 2018 marque le début d’une initiative de croissance de Ryanair en France, qui pourrait inclure des avions basés sur le territoire national. Nous attendons avec impatience de pouvoir lancer de nouvelles liaisons low cost Ryanair depuis/vers la France, ainsi que de créer de nouveaux emplois et de faire croître le trafic ». La rumeur veut que Beauvais et Toulouse soient les prochaines cibles de la low cost, Nantes ayant également été évoquée.

Côté grève, Ryanair a de nouveau corrigé le nombre de vols annulés ce vendredi 28 septembre : après avoir annoncé 190 puis 150 annulations suite au mouvement lancé par des syndicats d’hôtesses de l’air et stewards belges, néerlandais, italiens, espagnols et portugais, le total est remonté à près de 250 hier suite à la décision du syndicat de pilotes allemands Vereinigung Cockpit (VC) d’appeler ses membres à cesser le travail. Au total, quelque 40.000 passagers devraient être affectés par les différents conflits. Le syndicat représentant environ 400 pilotes de la low cost réclame de meilleures conditions de travail, et explique n’avoir reçu aucune proposition depuis le début du conflit en septembre dernier, et « aucun accord de conciliation n’a été trouvé avec Ryanair à ce jour ». Faux rétorque cette dernière, citant dans un communiqué les propositions faites mercredi à VC, « suite aux sept heures de négociations tenues à Francfort » la veille : dans ce courrier, Ryanair dit avoir « accepté un arbitrage avec le syndicat VC en Allemagne ; accepté (la nomination d’un) arbitre acceptable dans les 7 jours, alors que VC demandait 14 jours ; proposé un arbitrage de 4 ou 5 semaines (similaire à celui mené en Irlande), alors que VC proposait 5 mois ; et invité VC à une rencontre à Dublin pour finaliser ces accords jeudi prochain ». Le directeur des opérations de la low cost Peter Bellew s’est dit « très déçu » par cette grève lancé avec un préavis court par un syndicat « contrôlé par Lufthansa », qui ne sera « pas bien acceptée par les pilotes et PNC allemands de la compagnie » et qui démontre que même quand la compagnie « annonce des engagements substantiels, ils sont ignorés par les syndicats en faveur de grève répétées ». La précédente grève de VC remonte au 12 septembre, après un mouvement similaire en aout ; le syndicat avait mené la première grève de pilotes de l’histoire de Ryanair en décembre 2017.

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