La compagnie aérienne Air France reprend cette semaine les négociations catégorielles avec ses pilotes, hôtesses de l’air et stewards, après avoir signé un accord salarial global avec les syndicats représentatifs de tout le personnel.

Après avoir obtenu le mois dernier la signature des principaux syndicats représentatifs, à l’exception notable du SNPL et de la CGT, sur une hausse salariale de 4% en deux temps pour l’ensemble du personnel, la direction d’Air France reprend ce 5 novembre 2018 les négociations avec les pilotes, représentés par le SNPL majoritaire et le SPAF. Si ce dernier, qui avait quitté l’intersyndicale, avait indiqué sa volonté de signer dès le 10 octobre, le SNPL a lui refusé d’approuver l’augmentation globale de 4%. Son président Philippe Evain a expliqué que le syndicat a besoin d’une « photographie complète » de la situation, et attendra la fin des négociations catégorielles avant d’apposer sa signature à l’accord global.

Le SNPL réclamait officiellement 5,1% d’augmentation générale plus 4,7% supplémentaires pour les pilotes, et n’a pas obtenu le changement de dates dans le texte proposé qui aurait pu rendre l’accord plus « vendable » (en annonçant les augmentations un jour plus tôt, au 31 décembre 2017 et 31 décembre 2018, Air France se serait plus rapprochée des exigences du SNPL, et aurait laissé le champ des négociations officiellement dégagé pour 2019). Et fin octobre,  il prévenait de « la potentialité d’un prochain conflit avec les pilotes. Nous comptons sur la lucidité de la nouvelle direction pour reprendre les négociations dans les plus brefs délais. Nous n’hésiterons pas à prendre nos responsabilités et nous mobiliser très prochainement, cette fois en mouvement pilotes seul, si cela s’avérait nécessaire ».

Air France ouvrira le 7 novembre les négociations spécifiques pour les PNC, dont toutes les organisations représentatives ont accepté l’augmentation générale de 4%.

Ces négociations interviennent alors que le groupe Air France-KLM a annoncé pour le troisième trimestre des résultats financiers meilleurs que prévu, avec un résultat d’exploitation « solide » à 1,065 milliard d’euros, en légère baisse par rapport à la même période l’année dernière (mais en hausse à taux de change constant), grâce à sa performance en matière de recettes et à la réduction des coûts unitaires. La recette unitaire du groupe est en hausse de 2,0% à change constant, tandis que les revenus ont connu une forte croissance avec +4,0% à 5,545 milliards d’euros (+5,8% à change constant), ce qui combiné à la réduction des coûts unitaires (-1% à change, carburant et charges de retraites constants) a contribué à « absorber l’impact négatif du carburant et des devises ».

Air France négocie avec les navigants 1 Air Journal