Le vice-premier ministre italien a confirmé ce mardi comme date limite pour les dépôts de candidature dans la reprise de la compagnie aérienne Alitalia. Hier, Ferrovie dello Stato (FS) envisageait pourtant de demander un nouveau délai.

Sauf retournement de dernière minute, on saura ce 30 avril 2019 quel sort attend la compagnie nationale italienne, placée sous « administration extraordinaire » depuis presqu’exactement deux ans. La date limite de réception des offres pour participer au plan de sauvetage est ce mardi, a de nouveau confirmé le vice-Premier ministre italien Luigi Di Maio, alors que des rumeurs évoquaient un report après les élections européennes. Le Conseil d’administration de FS, qui mène le processus de reprise, s’est réuni lundi pour étudier cette possibilité de report, sans conclusion.

Le gestionnaire des chemins de fer et Delta Air Lines ont déjà déclaré leur intention de participer à la relance d’Alitalia, mais il manquerait encore 400 millions d’euros à la facture estimée aux alentours d’un milliard d’euros. Et ce weekend. M/ di Maio précisait n’avoir reçu aucune autre offre officielle de la part « de l’opérateur autoroutier Atlantia, de la société d’infrastructure Toto Holdings ou de tout autre groupe » ; il ne fermait toutefois pas la porte à des annonces de dernière minute, qui pourraient boucler le tour de table. « Quel que soit le plan industriel, il devra être discuté et amélioré par les représentants de ceux qui travaillent pour Alitalia », a-t-il déclaré sur les réseaux sociaux, rappelant que « notre objectif est une véritable relance, pas seulement un sauvetage ». Rappelons qu’une partie des 900 millions d’euros prêtés par l’Etat italien à la compagnie aérienne, remboursables selon les règles européennes, ont été convertis en capital de la société aujourd’hui dirigée par FS.

A l’heure actuelle, la répartition du futur capital serait de 15% pour le Trésor, entre 30% et 40% pour FS et environ 15% pour Delta Air Lines – seule compagnie aérienne restée dans la course après le renoncement d’easyJet, la piste China Eastern Airlines n’étant pas confirmée. La compagnie américaine a confirmé à plusieurs reprises que les négociations se poursuivaient avec « son partenaire de longue date » (dans l’alliance SkyTeam et dans la coentreprise transatlantique avec Air France-KLM). Une autre possibilité concernait Lufthansa, qui n’a pas fait d’offre mais exigeait un plan de licenciements drastiques – ce que le gouvernement italien a refusé jusque là.

Quelque soit son avenir, Alitalia se porte déjà mieux : elle affichait au premier trimestre une hausse des revenus passagers de 1,4%, et de ses revenus globaux de 2,7%. La compagnie aérienne a enregistré 21.491.659 passagers l’année dernière (+0,9% par rapport à 2017), une croissance tirée par le long-courrier (2,72 millions de passagers, +7,1%).

Jour J pour Alitalia ? 1 Air Journal