Les passagers achetant en Grande Bretagne un billet d’avion sur une compagnie aérienne volant dans, depuis et vers le pays pourraient devoir payer une taxe atteignant une demi-livre sterling, afin d’abonder un fond pour payer le rapatriement des clients en cas de faillite.

Mis en place par le ministère des transports après la faillite de Monarch Airlines en octobre 2017, la commission de « Réexamen des faillites de compagnies aériennes » (Airline Insolvency Review) a recommandé la mise en place d’un système de « protection des vols » pour éponger la facture lors de futurs dépôts de bilan. La taxe serait obligatoire pour tout passager achetant son billet dans le pays, que le transporteur soit britannique ou pas, la somme collectée servant à rembourser uniquement ces mêmes passagers s’ils se trouvent bloqués en dehors du pays en cas de faillite (et pas ceux n’ayant pas encore voyagé).

Pour le président de la commission Peter Bucks interrogé par The Independent, « nous savons que les passagers s’attendent à ne pas être bloqués outre-mer si leur compagnie aérienne s’effondre, mais dans la pratique, chaque année, de nombreuses personnes voyagent sans cette protection. Bien que les faillites de compagnies aériennes soient relativement rares, comme nous l’avons vu au cours des derniers mois, elles se produisent – et ont parfois obligé le gouvernement à intervenir pour rapatrier des passagers à un coût élevé pour le contribuable ».

La faillite de Monarch avait affecté quelques 85.000 clients qui se trouvaient alors en dehors du pays, principalement dans les aéroports autour de la méditerranée ; leur rapatriement aurait coûté environ 40,5 millions de livres au gouvernement. Un coût qui aurait été bien inférieur si les avions de Monarch avaient continué à voler – mais la loi britannique n’est pas la même que celle en Allemagne, où Air Berlin avait continué à opérer jusqu’à la fin de l’été (aux frais du gouvernement) pour s’assurer que toues les clients étaient rapatriés. La commission envisage également un « régime administratif spécial » de la loi britannique pour adopter le même principe.

Selon le rapport, la moyenne annuelle de passagers britanniques bloqués à l’étranger en cas de faillite serait 19.500 par an, un total qui devait redescendre à 14.000 durant les prochaines années. L’année dernière, les faillites de Cobalt Air, Primera Air ou VLM Airlines entre autres avaient affecté 12.000 clients britanniques ; rappelons que depuis le début de l’année, WOW Air, Germania et Jet Airways ont déjà mis fin à leurs opérations…

Une taxe passager contre les faillites en Grande Bretagne? 1 Air Journal