La compagnie aérienne SAS Scandinavian Airlines a subi une perte nette de 87,1 millions d’euros au T2, dont une grande partie attribuée à la grève de sept jours menée par ses pilotes le mois dernier. De quoi remettre en cause un bilan positif à la fin de l’année financière en cours.

Au second trimestre 2019 (février-avril), la compagnie scandinave a vu sa perte nette passer de 349 à 933 millions de SEK (couronnes suédoises, environ 87,1 millions d’euros), sur un chiffre d’affaires progressant de 2,7% sur la même période à 10,187 milliards de couronnes. La grève de pilotes qui s’est déroulée du 26 avril au 2 mai a entraîné l’annulation de 4000 vols, affectant plus de 370.000 passagers, pour un impact total sur le résultat avant impôt estimé à 650 millions de SEK (dont 430 pour les cinq derniers jours du deuxième trimestre fin avril, soit 40,13 millions d’euros). La grève des pilotes « a ajouté aux défis déjà posés à SAS par un marché concurrentiel, la hausse du prix du carburant et l’affaiblissement de la couronne suédoise. En outre, nous constatons une baisse de la demande de voyages intérieurs, notamment en Suède. Ces facteurs soulignent l’importance de continuer à mettre l’accent sur l’amélioration de nos efforts en matière d’efficacité, de flexibilité et de développement durable », a déclaré le PDG Rickard Gustafson dans un communiqué. En excluant ces effets négatifs, la compagnie de Star Alliance estime qu’elle aurait enregistré un résultat « comparable » à celui du même trimestre de l’année dernière, « l’un des plus forts au deuxième trimestre de l’histoire moderne de SAS ».

SAS Scandinavian a enregistré une perte avant impôts (EBT) de 1,2 milliard de SEK, en augmentation de 488 millions par rapport au T2 2018 ; sa marge opérationnelle est passée dans le même temps de -3,8% à -11,1%. « Même si le résultat est loin d’être satisfaisant, certaines tendances sous-jacentes nous encouragent. Les investissements que nous avons réalisés dans notre offre client portent leurs fruits avec des revenus plus élevés par passager et une augmentation des revenus auxiliaires », souligne le dirigeant. « En outre, nous maintenons notre part de marché sur un marché caractérisé par une concurrence accrue et une demande moins forte sur les liaisons intérieures suédoises. Nous continuons également à nous classer parmi les meilleurs en termes de ponctualité, et avons constaté un intérêt accru pour nos offres premium (Plus et Business). Nos efforts se traduisent également par de meilleures évaluations de la satisfaction de la clientèle sur toutes nos plateformes de production ».

La compagnie aérienne rappelle qu’elle a signé de nouvelles conventions collectives de trois ans avec les syndicats pilotes au Danemark, en Norvège et en Suède, ce qui lui donne « la stabilité et le temps nécessaires pour poursuivre nos efforts de transformation. Au total, le coût pilote net en Scandinavie augmente d’environ 5,4% sur une période de trois ans et comprend des améliorations de la productivité qui atténuent dans une certaine mesure l’augmentation de la rémunération et d’autres coûts », précise encore M. Gustafson.

Côté perspectives, le patron de SAS Scandinavian juge qu’il sera « difficile d’obtenir un résultat positif avant impôt et éléments affectant la comparabilité », comme indiqué auparavant. Les liquidités « restent solides », mais compte tenu des défis auxquels elle est confrontée, « nous ne pouvons nous permettre de nous reposer sur nos lauriers. Au lieu de cela, SAS continuera à mettre l’accent sur l’exécution de la stratégie et les efforts de transformation pour se préparer à l’avenir », conclut le PDG. L’action de SAS Scandinavian a encore perdu 5,1% mardi, le recul dépassant les 20% depuis le début de la grève des pilotes.

SAS Scandinavian : une grève à 65 millions d’euros 1 Air Journal