La consultation publique devant recueillir 4,7 millions de signatures pour tenter d’enterrer le projet de privatisation d’Aéroports de Paris débute ce jeudi pour neuf mois, suite au feu vert pour le feu vert constitutionnel donné à la proposition de Référendum d’initiative partagée (RIP) lancée par 248 parlementaires de tous bords.

Ce 13 juin 2019 marque le début du recueil des signatures nécessaires au RIP qui veut bloquer le projet de privatisation du Groupe ADP, après la validation par le Conseil constitutionnel de la proposition du référendum d’initiative partagé contre le projet qui devait rapport environ 9,5 milliards d’euros à l’Etat. Les initiateurs du RIP ont neuf mois pour recueillir par voie électronique l’approbation d’au moins 10% du corps électoral, soit plus de 4,7 millions de signatures. Le dispositif sera présenté aujourd’hui par le ministère de l’intérieur, Christophe Castaner devant ensuite recevoir les parlementaires à l’origine de la procédure utilisée pour la première fois. Le recueil des signatures sera possible sur un site internet dédié, et via « un processus physique, c’est-à-dire de dépôt directement dans les chefs-lieux de canton », a précisé hier la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye.

Si le seuil des 10% du corps électoral est atteint en faveur de l’arrêt de la privatisation, le Parlement aura six mois pour examiner la proposition de loi qui sera soumise à référendum par les initiateurs du RIP. Le président de la République devra ensuite organiser ce référendum – sans délai fixé. De quoi reporter toute décision sur l’avenir d’ADP aux calendes grecques.

Votée en avril, la loi Pacte incluait la privatisation du gestionnaire des aéroports de Paris-CDG et Orly, avec selon le gouvernement un choix simple : prendre environ 9,5 milliards d’euros tout de suite (valeur estimée des 50,6% du capital détenus par l’Etat), ou espérer continuer de recevoir des dividendes annuels (174 millions d’euros en 2018, en hausse proportionnellement à un résultat net qui a doublé en cinq ans). L’argent récolté par la privatisation d’ADP serait placé en obligations d’Etat, dont les dividendes rapporteraient 250 millions d’euros chaque année qui seront versés au Fonds pour l’innovation et l’industrie.

Rappelons que le reste du capital du premier groupe aéroportuaire mondial est détenu à 21,9% par des investisseurs institutionnels, à 8,0% par le Royal Schiphol Group (gestionnaire d’Amsterdam), 8,0% par Vinci, 5,1% par Crédit Agricole Assurances/Predica, 4,3% par des actionnaires individuels et 1,6% par les salariés. Et que l’Etat n’a pas encore décidé s’il se séparera de tout ou partie de ses 50,6%.

Privatisation d’Aéroports de Paris : le RIP est lancé 1 Air Journal

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