La compagnie aérienne Joon, filiale à coûts réduits d’Air France visant les millenials, effectue ses derniers vols sous sa propre marque. Tout son personnel sera réintégré par la maison-mère.

Dix-sept mois après ses premiers vols au départ de l’aéroport de Paris-CDG, Joon disparait officiellement du ciel, l’ensemble de ses 18 lignes étant reprises par Air France. Ses derniers vols long-courrier sont en provenance de Fortaleza et de Mumbai, tandis que sur le moyen-courrier les dernières rotations mercredi étaient à destination de Stockholm, Budapest, Rome et finalement Prague. Elle opérait seize avions en livrée bleue: sept Airbus A320 (174 sièges), cinq A321 (16+188) et quatre A340-300 (30+21+227). Une flotte qui devait monter à 28 appareils à l’horizon 2020 avec 18 monocouloirs et dix gros-porteurs – y compris les premiers des A350-900 commandés par Air France, dont dix lui étaient destinés. Le premier de ces A350 est sorti à la mi-juin de l’atelier peinture de Toulouse, portant la livrée de sa maison-mère.

Lancée en 2017, la nouvelle filiale avait été conçue selon Air France « pour répondre aux attentes des nouvelles générations de voyageurs. Au rendez-vous : flexibilité, expérience personnalisée et sur-mesure. Joon s’adresse à tous ceux qui ont envie d’une nouvelle expérience de voyage ». Dans les faits, la compagnie qui devait attaquer les low cost long-courriers utilisait des employés (pilotes, mécaniciens etc.) sous contrat Air France, seuls les PNC étant recrutés « aux conditions du marché », avec un coût environ 40% inférieur à celui de leurs homologues de la maison-mère. Ils avaient à eux seuls permis une baisse globale de 15% des coûts de la filiale.

Mais quand Benjamin Smith est devenu CEO du groupe Air France-KLM fin novembre 2018, il a « clairement fait savoir qu’il ne comprenait pas le positionnement ou l’identité de Joon » ; sa stratégie de montée en gamme pour Air France a signé la fin de Joon en février dernier, via un accord avec les syndicats d’hôtesses de l’air et stewards réintégrant les quelque 550 PNC au sein de la maison-mère. Malgré les « impacts incontestablement positifs de Joon, notamment le travail remarquable des équipes Joon qui ont lancé et fait vivre la compagnie », Air France expliquait alors que la marque a dès le début été « difficilement comprise par les clients, par les salariés, par les marchés, par les investisseurs » ; la multiplicité des marques « a créé de la complexité et a malheureusement affaibli la puissance de la marque Air France ».

Air France : Joon disparait des écrans radars 1 Air Journal