Le Parlement kényan a voté en faveur de la nationalisation de la compagnie aérienne Kenya Airways, via la création d’une holding qui engloberait également l’aéroport de Nairobi.

Sauver la compagnie nationale de la faillite et réduire sa dette : tel est l’objectif affiché par les députés qui ont voté le 23 juillet 2019 à l’unanimité en faveur du plan de nationalisation proposé par la Commission des transports. La nouvelle holding devrait avoir quatre filiales : Kenya Airports Authority (KAA), Kenya Airways (KQ), l’aéroport international de Nairobi-Jomo Kenyatta (JKIA), et un Collège des services de l’aviation centralisé qui sera géré indépendamment. Le gouvernement « n’a d’autre choix que d’agir rapidement et de mettre en œuvre les recommandations telles qu’approuvées par toute la Chambre sans amendements », a déclaré le président du comité des transports, David Pkosing, dans BusinessDailyAfrica. Parmi les autres recommandations figurent une exemption de taxes pour la holding sur l’ensemble de ses biens, y compris le carburant.

De son côté, le président de la compagnie de l’alliance SkyTeam Michael Joseph affirme que le vote est une « très bonne nouvelle » ; la nationalisation « n’est pas ce que nous souhaitons mais ce dont nous avons besoin », a-t-il ajouté, évoquant à Reuters le cas de la rivale Ethiopian Airlines « qui est publique et rentable ». Aucune date n’est fixée pour le processus de nationalisation, mais le gouvernement « tiendra évidemment compte de l’avis du parlement ».

Kenya Airways, possédée à 48,9% par le gouvernement et 7,8% par Air France-KLM entre autres actionnaires (environ 80.000 privés et des banques), avait pourtant affiché en mai dernier des résultats financiers en amélioration pour l’année 2018 : elle a enregistré un chiffre d’affaires de 114,45 milliards de shillings (1,13 milliard de dollars), contre 106,17 milliards en 2017, et a réduit sa perte avant impôts de 9,44 à 7,59 milliards de shillings (75 millions de dollars). Ella aussi vu le nombre moyen de passagers quotidiens passer de 12.484 en 2017 à 13.258 l’année dernière, avec un coefficient d’occupation passant de 74% à 76% sur la période.

Kenya Airways dessert 55 destinations dans le monde, dont cinq en Europe (Paris—CDG, Genève, Rome, Londres et Amsterdam) et 43 en Afrique, et transporte plus de quatre millions de passagers par an.

Vers une nationalisation de Kenya Airways 1 Air Journal

©Kenya Airways