Le Syndicat des Compagnies AéRiennes Autonomes (SCARA), qui regroupe des compagnies aériennes françaises ainsi que des sociétés d’assistance aéroportuaire et de formation, a adressé aujourd’hui une lettre au Premier ministre, Edouard Philippe, demandant l’adoption de “mesures économiques et fiscales” pour aider les transporteurs français à “résister à la concurrence étrangère“.
Nous publions ici l’intégralité de la lettre du SCARA :
Monsieur le Premier ministre,
Vous pouvez encore sauver le transport aérien français qui représente un atout majeur pour la France, pays du transport aérien, en matière d’emplois, de richesse économique et de rayonnement international. Vous pouvez encore le sauver, si toutefois vous souhaitez porter un intérêt à ce secteur.
Votre ministre des Transports nous a réunis l’année dernière pour des Assises du Transport Aérien qui voulaient redonner de la compétitivité aux compagnies françaises. Nous y avons cru et l’ensemble de la profession y a consacré de nombreuses heures de travail.
Pour quel résultat ?
Deux compagnies aériennes françaises [Aigle Azur et XL Airways, ndlr], et non des moindres, sont aujourd’hui au bord de la faillite, malgré le total engagement de leurs dirigeants dans la recherche d’une solution pour sortir de la crise qu’elles traversent. Et les deux ont comme dernier recours, la supplique d’être intégrés au sein de la compagnie Air France.
Nous attendions autre chose de ces Assises.
Vous en avez retiré l’urgence de mettre en œuvre de nouvelles taxes écologiques, participant ainsi au « flight shaming » qui ne fait que détourner l’opinion des réels enjeux écologiques de la planète; justifiant ces taxes par la mise en œuvre d’une stratégie qualifiée de « signal-prix » qui pousse le consommateur à opter pour d’autres moyens de déplacement alors que rien ne remplacera jamais le transport aérien sur des distances supérieures à cinq cents kilomètres; omettant que sur des distances courtes, le bilan écologique des trains à grande vitesse comme le TGV est loin d’être louable quand on prend en compte l’impact carbone de la production du béton nécessaire à la fabrication de traverses supportant les rails de chemin de fer sur des centaines de kilomètres, le problème toujours non résolu des déchets radioactifs des centrales nucléaires qui produisent de l’électricité, et le CO2 émis par les centrales thermiques des pays voisins auprès desquels nous nous approvisionnons en électricité en cas de besoin.
Mais vous n’en avez pas retiré l’urgence de mettre en œuvre des mesures économiques et fiscales pour aider nos entreprises à résister à la concurrence étrangère, l’urgence de créer un environnement économique et fiscal propre à attirer les investisseurs qui nous manquent cruellement, l’urgence de mettre en place des mesures que nous vous avons proposées et qui ne coûtent rien au budget de l’État.
Vous avez oublié que, dans le même temps, le transport aérien a depuis longtemps pris seul les choses en main pour financer ses infrastructures aéroportuaires, sa navigation aérienne et sa sûreté, avec maintenant une part significative des contrôles aux frontières, alors que navigation aérienne et sûreté sont des tâches régaliennes au service de l’intérêt général.
Vous avez oublié que le transport aérien finance par l’impôt des actions humanitaires qui devraient également être du ressort de la collectivité nationale (taxe Chirac).
Vous avez oublié tant de choses encore qui pèsent sur les marges de nos compagnies aériennes françaises et qui constituent de fait un réel handicap de compétitivité par rapport à nos concurrents étrangers alors même que notre marché leur est ouvert.
Monsieur le Premier ministre, le transport aérien français est aujourd’hui au bord du gouffre. Il n’y a pas qu’une seule grande compagnie aérienne en France. Il y en a d’autres qui emploient des milliers de salariés qui attendent de vous que vous preniez en compte leur demande : mettre en place un environnement économique et social favorable à leur développement dans un marché en pleine expansion, qui est aujourd’hui laissé à la seule concurrence étrangère.
Nous ne voulons pas que la France dépende uniquement de compagnies étrangères pour son transport aérien.
A moins que vous n’ayez choisi de tourner la page.
Nico a commenté :
23 septembre 2019 - 17 h 17 min
Demander quoi avec ces abrutis au gouvernement ??
Frisch a commenté :
23 septembre 2019 - 20 h 24 min
En même temps c est le capitalisme international.
Alors soit on sort de l Europe et le gouvernement peut donner des aides soit on reste en Europe est on respecte les règles de un jeu international qui dit que tout est permis comme la concurrence déloyale des compagnies du golfes ( subventionnées par des états ) et des low costs subventionnées par des cci et n’en respectant pas les règles des pays dans lesquels elles sont basées.
Car ne venez pas me dire la baisse des taxes ect ect
Notre système social coûte très cher et les taxes élevée sont faites pour ça …retraites sécu chômage ect ect…
On ne peu pas avoir le beurre et l argent du beurre…
De plus le gouvernement n’a pas à payer ni les contribuables pour la mauvaise gestion de compagnies privées
passant a commenté :
25 septembre 2019 - 10 h 53 min
@Fisch : Quid des taxes franco-françaises sur l’aviation ? Pour vous c’est du capitalisme international et sauvage ?
Alors que nous avons déjà les charges sociales les plus élevées du monde !!
Le PDG d’XL je crois avait annoncé la disparition de compagnies françaises il y a un an environ : Ses prédictions se sont avérées meilleures que celles de nos gouvernants et (TROP) nombreux observatoires économiques si .. myopes !
Linux35 a commenté :
23 septembre 2019 - 21 h 06 min
C’est peine perdue. La France s’enfonce dans l’idéologie et les mesures contre-productives, jour après jour.
realvision a commenté :
24 septembre 2019 - 7 h 11 min
Une baisse des taxes n’aurait pas “sauvées” ces compagnies du chaos dans lequel elles se sont mises seules. L’État ne peut être tenu responsable du manque de vision stratégique de l’équipe dirigeante de ces compagnies. Un moment donnée, ces dirigeants doivent assumer leurs errements.
Pas si réal. a commenté :
24 septembre 2019 - 13 h 40 min
Quand on n’a pas de moyens pour cause de surtaxation on n’a pas la possibilité de mettre en œuvre une quelconque « vision stratégique » .
Pour avoir de l’ambition il faut en avoir des moyens.
Bencello a commenté :
24 septembre 2019 - 8 h 54 min
La tirade sur ” l’impact carbone de la production du béton nécessaire à la fabrication de traverses supportant les rails de chemin de fer sur des centaines de kilomètres ” est assez osée…
Al a commenté :
24 septembre 2019 - 10 h 23 min
Tu perds ton temps sur ce site abonnes toi sur les revues de la SNCF si tu es là pour massacrer le transport aérien laisse tomber.
Rame a commenté :
24 septembre 2019 - 12 h 10 min
On peut apprécier le transport aérien sans pour autant accepter des propos et arguments ridicules… Or là c’est vraiment ridicule.
Taxes a commenté :
24 septembre 2019 - 10 h 01 min
C’est vrai que le poids des taxes empeche Vueling, Volotea and co de continuer à ouvrir des bases en France avec des contrats français…
passager a commenté :
25 septembre 2019 - 10 h 57 min
@TAXES : Vous feignez d’ignorer que les compagnies étrangères font remonter un max de leurs bénéfices dans des lieux plus sûrs que .. Bercy ! Et que leurs structures de gestion, de maintenance et de direction sont à l’étranger !